NETTALI.COM- Le professeur Ameth Ndiaye est d’avis que dès lors que le candidat Bassirou Diomaye Faye a été reconnu, apte par le Conseil constitutionnel, plus rien ne devrait s’opposer à sa libération, même provisoire, pour lui permettre de dérouler sa campagne électorale.

La candidat Bassirou Diomaye Faye est toujours derrière les barreaux alors que sa candidature a été validée par le Conseil constitutionnel. Ce qui fait réagir le Professeur Ameth Ndiaye, maître de conférences en droit public à l’Ucad pour dire qu’il doit humer l’air de la liberté ne serait que pour battre campagne. Il s’exprimait à l’émission Jury du Dimanche. « Dès lors que Bassirou Diomaye Faye a été reconnu apte par le Conseil constitutionnel, remplissant toutes les conditions envisagées, réunissant les 9 pièces du dossier exigé, je crois que plus rien ne s’oppose à sa libération même provisoire pour lui permettre tout simplement de dérouler sa campagne électorale » soutient-il.

Il constate : « Dans tous nos pays, surtout africains, il y a un duel fratricide entre l’ordonnancement politique et l’ordonnancement juridique. Et malheureusement, dans ces États-là, souvent, il arrive que l’ordonnancement politique l’emporte sur l’ordonnancement juridique ».

Ce qui amène ainsi le constitutionnaliste à s’exprimer sur la pléthore de détenus libéré ces derniers jours. A la question de savoir s’ils sont des détenus politiques, Ameth Ndiaye de répondre : « Je crois qu’ils sont des détenus politiques. Je crois que la facilité déconcertante avec laquelle on les libère, et à la mesure de la facilité déconcertante par laquelle on les avait embastillés, ce n’est pas ça l’Etat de droit. J’ai l’habitude de définir l’Etat de droit comme l’Etat dans lequel il est possible que nos droits soient bafoués et malmenés. Mais l’Etat de droit également, c’est l’Etat dans lequel lorsque nos droits sont bafoués et malmenés, nous sommes en mesure de nous en ouvrir à un jugement. C’est-à-dire qu’un juge, statutairement et matériellement indépendant, est capable de nous rétablir dans notre bon droit. Et aujourd’hui, nous sommes tous d’accord que la justice sénégalaise s’est affaissée. Et aujourd’hui, moi je suis mal à l’aise pour parler de la justice de mon pays. En tout cas, j’aurais aimé qu’elle présente un visage plus radieux et plus rayonnant. Parce que c’est le dernier rempart », dit-il.