NETTALI.COM - Alioune Tine, l'un des médiateurs entre le président Macky Sall et son principal opposant actuellement en prison, Ousmane Sonko, est revenu sur le rôle qu’il est en train de jouer pour le rétablissement de la paix et la stabilité du Sénégal. Invité de l'émission "Grand Jury" du dimanche 18 février, le militant des droits de l'homme estime qu'il est en train de travailler pour que les gens se parlent, discutent pour trouver des solutions assez vite.

"Ce n’est pas moi de dire aux protagonistes ce qu’ils doivent faire, c’est à eux en toute responsabilité de discuter, de s’entendre et d’aller dans le sens effectivement du désir de la population sénégalaise. C’est-à-dire d’organiser une élection transparente, librement, honnête qui promette une situation post électorale apaisée et permettre au Président de la République sortant de partir. Au nouveau président élu par les Sénégalais et bien de continuer à gouverner en sachant que l’héritage sera très difficile à assurer par la suite", a souligné Alioune Tine.

S’agissant de la médiation entre Macky Sall et son opposant, le président d’Afrikajom Center se veut clair : "je n’ai pas encore rencontré Ousmane Sonko". Mais, a-t-il ajouté, "ce n’est pas une chose que je dis depuis ou récemment. Depuis très longtemps, à partir des violences qu’on a eu, il est indispensable que Macky Sall et Sonko se parlent".

Avant de révéler que c’est à cause de ça qu’il était parti voir "Ousmane Sonko d’abord, il y a longtemps, quand on m’avait présenté avec Sonko en train de manger. Pour lui dire qu’il faut qu'il aille parler avec Macky Sall. Il était disponible, mais y’avait rien en ce moment là".

Et de poursuivre : "Je devais par la suite aller voir Macky Sall pour lui dire qu’il faut que tu parles à Sonko parce que c’est indispensable que vous vous parliez pour apaiser la tension politique".

Mais, a-t-il regretté, "je n’ai pas eu l’opportunité. J’ai cherché ensuite à plusieurs reprises, mais je n’ai pas eu l’opportunité".

Si sa rencontre avec le chef de l’Etat s’est avérée difficile, c’est parce que selon M. Tine, il a été "perçu comme quelqu’un de proche à Sonko et il y a eu des gens qui ont dit que voilà le théoricien de ceci et cela".

M. Tine a rappelé qu’il a eu "l’habitude". "Il n’y a pas un seul opposant à l’époque avec qui je n’ai pas travaillé avec les présidents de l’époque pour qu’il soit libéré", a-t-il fait savoir avant de citer les cas de M. Wade en 1994, de Idrissa Seck, du Tchad, du Niger où il a fait "libérer des prisonniers".

Pour Alioune Tine, "c’est indispensable que Sonko et Diomaye Faye sortent. C’est extrêmement important. Et qu’ils aillent au grand jour comme dirait Khalifa Sall, au Palais parler à Macky Sall".

"Ils sont ensemble les hommes politiques sénégalais", a-t-il laissé entendre. Non sans préconiser : "Il ne faut pas souhaiter que les hommes politiques se haïssent, il faut qu’ils se respectent".