NETTALI.COM- Le Conseil Constitutionnel a rejeté le décret du Président de la République relatif au report de la Présidentielle.  Depuis, les réactions s'enchaînent.

Hamath Thiam, Juriste : « Le Conseil constitutionnel n’est pas allé jusqu’au bout de sa logique »

« Je peux dire que le droit a été dit, mais je reste sur ma faim pour certaines considérations. En tant que légaliste, je respecte toutes les décisions rendues par les cours et tribunaux. Le Conseil constitutionnel n’a pas réglé la question à partir du 02 avril. Qu’est ce qui va se passer ? Nous savons tous que le mandat du Président va se terminer à partir du 02 avril. Si on s’en tient de la disposition du conseil qui dit que c’est en cas de démission, d’empêchement ou de décès du Président, c’est le Président de l’Assemblée nationale qui va venir suppléer ou terminer le mandat. Et pourtant ces trois cas de figure ne concernent en rien le président de la République. Le Conseil constitutionnel n’est pas allé jusqu’au bout de sa logique. Le Conseil constitutionnel n’a qu’à plié l’affaire une bonne fois en fixant lui-même une date pour les élections. Il a préféré renvoyer la patate chaude à l’administration ».

Mamadou Mbodji, coordonnateur du F24 et membre de aar sunu élection : « C’est une décision salutaire »

« C’est une réaction de soulagement, on se félicite de cette décision qui est conforme à ce que les spécialistes et non spécialistes avaient considéré sur le décret qui était pris sur une base illégale. La loi constitutionnelle était arbitraire. On s’attendait à ce que le Conseil constitutionnel le fasse. On s’en félicite. C’est en ce moment ci, le meilleur moyen, l’acte le plus conforme aux attentes générales, à l’intérêt général et à l’intérêt personnel du Président de la République. S’il en était autrement, je crois que la crise aurait une profondeur arbitraire, ce qui serait préjudiciable au président de la République, au peuple sénégalais. C’est Une décision salutaire.

Quant à la marche annoncée ce vendredi. Étant donné que la décision vient d’être mise à notre connaissance, ii est normal que l’on puisse réfléchir ensemble parce que nous sommes dans une structure démocratique aussi bien que dans F24 que dans " Aar sunu élection" . Cette manifestation que nous avions prévue était allée dans le sens d’exercer une pression sur le conseil constitutionnel et de manifester notre mécontentement par rapport à des décision iniques, arbitraires. Maintenant que ces décisions sont mis à dos, nous allons nous concerter pour prendre la meilleure décision ».

Birahim Seck , forum civil : « Nous pensons que cette décision du Conseil Constitutionnel constitue une opportunité pour le Président de se réconcilier avec son peuple… »

« On attendait que le Conseil constitutionnel dit le droit. Tout d’abord permettez moi de lancer un appel citoyen au Président de la République. Nous pensons que cette décision du Conseil Constitutionnel constitue une opportunité pour lui, pour sa famille politique, pour tout le peuple sénégalais. Mais en premier pour le Président de la République. Il y’a eu pas mal d’actes dans le passé qu’il a eu à causer et qui sont en porte à faux avec les règles de droit avec les règles constitutionnelles. Fort heureusement, avec les décisions du Conseil Constitutionnel, il aura la possibilité de se réconcilier lui-même avec le droit constitutionnel, le droit électoral, de se réconcilier avec une frange importante du peuple. Le président de la République doit lire attentivement la décision du conseil constitutionnel sans aucune appréhension politique politicienne mais de façon objective. Le conseil lui a rappelé quand il avait demandé d’augmenter son mandat, que le mandat du Président de la République ne peut pas être diminuer ou réduit. Aujourd’hui aussi il est revenu pour lui dire que le mandat du Président ne peut pas être prolongé. Autrement dit, cette loi qui a été voté par le parlement est une loi anticonstitutionnelle, c’est une loi qui est contraire aux règles. Le conseil lui fait savoir que son mandat ne peut dépasser le 02 Avril. Le conseil lui a fait savoir que le processus électoral qui a été stoppé est illégal et irrégulière et le processus doit continuer. Le conseil lui fait comprendre que les autorités compétentes et par autorités compétentes y compris le Président, doivent prendre des mesures pour organiser des élections dans un délai raisonnable. Cela veut dire dans un délai qui ne peut pas dépasser le 02 Avril 2024 ».