NETTALI.COM - On a beau épiloguer sur le parrainage, le critiquer et même le juger anti démocratique, mais à l'arrivée, il s'est révélé être un outil efficace pour débusquer les candidatures fantaisistes, injustifiées ou celles qui ne font pas du tout le poids. Et l'on se demande même s'il n'aurait pas fallu davantage corser le truc. Parce qu'à l'arrivée, l'on ne voit pas comment on s'en serait sorti sans ; ou plus exactement comment on s'en serait sorti avec 93 candidats qui ont effectivement déposé leurs dossiers, étant entendu qu'il y 'en a avait 265 au départ.

Déjà, à la date du mardi 2 janvier, plus de 40 candidats avaient déjà quitté les rangs de la présidentielle de 2024. En effet, depuis que le Conseil Constitutionnel a commencé à contrôler les parrainages des candidats, l'on se rend bien compte qu’il y en a qui ne peuvent même pas avoir 10.000 parrains valides, déposer une caution ou encore monter un dossier complet, malgré un allégement, suite au dialogue politique national. Pour rappel, le 20 juillet dernier, l’Assemblée nationale avait ramené le taux de parrainage citoyen à seulement 0,6% du corps électoral, alors qu’il était compris auparavant entre 0,8% et 1%. La réforme avait aussi instauré la possibilité de recourir au parrainage des élus (13 députés ou 120 maires et présidents de conseil départemental).

Boubacar Camara que la chance a souri pour être sorti 1er dans l'ordre de passage du parrainage, suite à un tirage au sort, a déjà réussi son examen de passage. De même Cheikh Tidiane Dièye, Déthié Fall, sans oublier Karim Wade, Habib Sy et Amadou Ba qui sont passés grâce au parrainage des députés du PDS, de Pastef et de Benno. Mais la surprise vient du Professeur Daouda Ndiaye et d'Anta Babacar Ngom (très chahutée sur les réseaux sociaux au moment où elle faisait beaucoup de terrain) qui ont réussi à passer le cap parrainage, alors qu'on le dise ou pas, beaucoup ne pariaient pas sur eux.

Chose étonnante et fait du jour du mardi 2 janvier, c'est le fait qu’Idrissa Seck n’ait pas encore validé son parrainage. Le leader de Rewmi, arrivé en deuxième position lors de la présidentielle de 2019, il devra corriger 8613 doublons externes. Un délai de 48h lui est fixé pour la régularisation après l’examen de l’ensemble des 93 dossiers. La preuve que le maire de Thies a perdu beaucoup de terrain.

Déjà le mercredi 3 janvier, douze (12) ont été invalidés et 6 ont été autorisés à régulariser leurs doublons. Mahammed Boune Abdallah Dionne (il a validé 36.414 parrains et a fait 22.523 doublons), Mamadou Lamine Diallo (autorisé à régulariser 5199 parrains. 39.032 validés, 19.498 doublons externes), Malick Gakou (il a validé 40.782 parrains et a fait 18.182 doublons externes), Souleymane Ndéné Ndiaye (il a validé 25.562 parrains et a fait 27.734 doublons externes), Serigne Guèye Diop et Aly Ngouille Ndiaye (autorisé à régulariser 1094 parrains).

Même situation pour Bassirou Diomaye Faye n'a pu valider que 40.012 parrains, le jeudi 4 janvier, disposant de 6609 doublons externes. Il doit donc régulariser 4219 parrains ; Quant à Mame Boye Diao, il n'aura validé que 32278 parrains et devra régulariser plus de 11 000 doublons.

Ils vont donc rejoindre Idrissa Seck, Pape Djbril Fall, Aliou Mamadou Dia, Serigne Mboup autorisés à régulariser ; ou se voir au finish logés à la même enseigne que Cheikh Bamba Dièye, Mbacké Sarr, les anciens premiers ministres Cheikh Hadjibou Soumaré et Aminata Touré (un peu plus de 19000 parrains à compléter), les anciens ministres Alioune Sarr, Cheikh Tidiane Gadio, Birima Mangara, Mary Teuw Niane et Cheikh Bamba Dièye, l’ancien magistrat Ibrahima Hamidou Dème, le maire de Grand-Dakar, Jean Baptiste Diouf, Khadim Diop, Ndiack Lakh, Ibrahima Datt,  l’avocat Amadou Aly Kane, Papa Eugène Barbier, Abdoulaye Sylla, Mohamed Ben Omar Diop, Malick Guèye, Mohamed El Habib Tounkara, Mamadou Sambou Yatassaye, Papa Macodou Diouf et Samba Ndiaye, Thione Niang, Babacar Diop, El Hadji Ibrahima Sall, Adama Faye, le beau frère du président, Samba Ndiaye, l'ancien directeur Général des Grands Trains du Sénégal qui ont tous été recalés ; et surtout de n'avoir pas à se plaindre comme Bara Doly dont on n'a pas trouve 15000 de ses parrains dans le fichier et qui accuse Macky Sall de l'avoir bloqué. Lol.

Ah sacré parrainage, il ne manquait que lui pour nous révéler le vrai poids des politiques et qui pèse quoi. Et si on corsait davantage le parrainage ? Il faudrait peut être commencer à songer à appliquer la loi sur les partis politiques afin de davantage rationaliser leur nombre et gérer leurs conditions d'existence. Car des entrepreneurs politiques, il y en a à la pelle.