NETTALI.COM- La question des candidatures fantoches et des doublons sur les parrainages préoccupent l'expert électoral Ndiaga Sylla. Invité de l'émission Jury du dimanche, il a proposé des réformes dans ce sens.

L’expert électoral Ndiaga Sylla était l’invité du jury du dimanche de ce dimanche 31 décembre 2023. Il est revenu sur le tirage au sort opté par le Conseil constitutionnel pour l’ordre de passage des candidats. Ainsi il ne doute pas de l’équité. Il trouve qu’avec le tirage au sort, les chances des candidats sont égales mais, il faut aller vers d’autres réformes.  « Alors, a priori, le tirage au sort, bien qu’il soit aléatoire, est quand même équitable. Parce qu’a priori, les chances sont égales. Et au moins, ça a le mérite d’éviter, en fait, la cacophonie. Maintenant, je pense qu’il faut aller au-delà, justement, de ce constat, vers les réformes majeures. Il faut repenser notre système de parrainage. A priori, moi, j’ai toujours dit que dans un pays, dans une démocratie, il faut quand même rationaliser les candidats», dit-il.

Avant d’ajouter : « on a vu que sur la dizaine de candidatures contrôlée, une seule personne est passée . Donc on peut penser que d’ici la décision de validation des candidatures, peut être qu’on aura une vingtaine ou maximum une trentaine de candidature ».

Pour lui,  il faut d’autres efforts pour rationaliser le nombre de candidat. « J’ai toujours dit que dans une démocratie, il faut rationaliser les candidatures. Parce que nous avons vécu en 2019, au premier jour, avec justement la généralisation des parrainages, toute la cacophonie. On s’est dit, donc l’enjeu aujourd’hui, à l’époque, c’était d’être le premier à déposer sa liste. Puisque, en fait, l’ordre du contrôle, dépendait de l’ordre du dépôt. Donc, tout le monde se précipitait à déposer en premier lieu. Or, nous savons par expérience qu’en général, s’il n’y avait pas cette contrainte, les candidats déposaient leur liste, justement, au dernier moment. Comme ce fut le cas cette fois-ci. Donc, si on doit instaurer un tirage au sort, le tirage au sort ne devrait pas porter sur l’ordre du dépôt des candidats, mais plutôt sur l’enjeu fondamental, l’ordre du contrôle. Et c’est exactement ce que le Conseil a rétabli »

Face aux doublons, des commissions dans chaque commune où les électeurs pourront aller tranquillement parrainer le candidat de leur choix

Par ailleurs, pour éviter les doublons avec les parrainages, l'invité de JDD propose l’installation dans chaque commune, d’une commission contrôlée par la Dge et la Daf. Selon lui, cela va permettre aux Sénégalais de se dépêcher dans ces commissions pour parrainer le candidat de leur choix et non le candidat qui se déplace pour collecter des parrains. « En venant pour régulariser, un seul parrainage, moi je n’ai aucune certitude ou assurance que cette personne n’a pas parrainé quelqu’un d’autre. Imaginez par exemple que le Sénégal puisse dire à l’image de l’enrôlement des électeurs, chaque électeur se déplace auprès de la commission administrative pour s’inscrire ou pour faire des modifications ou n’importe quelle opération. Dans le cadre des parrainages on devait adopter le même système de sorte que la Dge, en collaboration avec la Daf, mette en place au niveau de chaque commune, au moins une commission. Et que l’électeur qui veut parrainer un candidat se déplace. On ne peut pas maintenir le même nombre 44000. Dans ce cas, il faudrait se limiter à 10.000 ou 15.000. Mais malheureusement on s’est rendu compte que le numéro affecté à chaque candidat dans la cadre du parrainage avec les fiches, ça aurait pu avoir un sens si le système était informatisé », dit-il.

Pour Ndiaga Sylla, la loi punit plus le candidat que l’électeur lui-même . « On sait que la loi punit l’électeur qui parraine plusieurs candidats. Mais en réalité, dans la pratique, on se rend compte que celui qui est le plus affecté, c’est le candidat. On a l’impression que cette loi punit plus le candidat que l’électeur lui-même. J’ai longtemps dit que l’une des grandes failles de notre système de parrainage réside dans le fait qu’on n’ait aucune maîtrise sur les doublons externes. Alors, aujourd’hui, avec les logiciels créés par certains informaticiens, on peut effectivement faire un contrôle externe pour, donc, extirper, en fait, les doublons internes », a-t-il argué .