NETTALI.COM – La publication du jour de Sud Quotidien a zoomé sur le débat afférent à la succession de Ousmane Tanor Dieng. Voici, in extenso, ce que nos confrères ont écrit à ce sujet.

Si beaucoup de personnes trouvent la présidente du Mouvement national des femmes socialistes, Aminata Mbengue Ndiaye, comme celle qui va succéder à Ousmane Tanor Dieng décédé la semaine dernière, au poste de secrétaire général du Parti socialiste, le journaliste et analyste politique Momar Diongue ne pense pas dans ce sens. Interpellé sur la question hier, lundi 22 juillet, il convoque les textes du parti. A en croire l’analyste politique, deux étapes se posent pour la succession du défunt Ousmane Tanor Dieng. Il s’agit, selon lui, de la désignation d’un intérimaire désigné par le comité central et de la convocation d’un congrès afin d’élire le nouveau secrétaire général.

«Ce que je dois d’abord dire, c’est qu’il n’est pas étonnant qu’Aminata Mbengue Ndiaye soit aujourd’hui en pole position pour prendre le relais d’Ousmane Tanor Dieng à la tête du Parti socialiste pour la bonne et simple raison qu’elle est la légitimité historique pour cela. La deuxième chose, c’est qu’elle a été jusqu’ici secrétaire générale adjointe. On s’est même rendus compte que quand Ousmane Tanor Dieng était alité, affaibli par la maladie, c’est elle qui convoquait et présidait les réunions du bureau politique. Donc, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’elle prenne le relais...Mais il y a ce que prévoient les textes du parti en cas de vacance du poste de secrétaire général. Ce que prévoient les textes du parti, c’est que s’il y a vacance du poste de secrétaire général surtout en cas de décès comme c’est le cas de Tanor Dieng, c’est le comité central composé d’une centaine de membres, je crois qu’ils sont 99, qui doit choisir son intérimaire et que dans de délais raisonnables, on puisse convoquer le congrès et c’est le congrès constitué des 138 coordinations dont dispose le Parti socialiste à l’échelle du pays qui décide. Chaque coordination comprenant 200 personnes, ils seront en tout 27 600 électeurs, on peut même l’appeler grand électeur parce qu’issu des coordinations qui doivent maintenant élire le secrétaire général de façon formelle ».

 LEGITIMITE D’AMINATA MBENGUE NDIAYE ?

« Donc, il y a deux étapes pour la succession du secrétaire général. La première étape, c’est le comité central qui désigne en son sein un intérimaire et ensuite que cet intérimaire soit chargé d’expédier les affaires courantes pour une convocation d’un congrès extraordinaire, lequel congrès permettra aux 138 coordinations composées chacune de 200 membres soit 27600 électeurs d’élire le secrétaire général. Si maintenant, la désignation d’Aminata Mbengue Ndiaye obéit à toutes ces formes, il n’y a pas de problème, elle aura l’équidistance parce qu’elle sera légitime. Mais si ça n’obéit pas à cette forme et qu’on lui donne le parti tout simplement à cause de sa proximité avec Ousmane Tanor Dieng, alors là le Parti socialiste risque encore une fois de faire les frais de ce qu’on a appelé le centralisme démocratique parce que la succession ne se ferait pas de manière toute démocratique et conformément aux dispositions du parti. Ce serait une situation qui va ajouter à la confusion. Maintenant, si on respecte les règles et que tous les actes de candidature puissent être enregistrés, que ceux qui pensent avoir l’envergure pour diriger le parti comme Aminata Mbengue Ndiaye, Serigne Mbaye Thiam, Cheikh Seck, Abdoulaye Wilane, Mame Bounama Sall, Goorgui Ciss etc. que toutes ces personnes puissent faire acte de candidature s’ils le veulent et qu’on respecte de manière démocratique le processus, alors celui qui sera élu aura vraiment les coudées franches ».

LA QUESTION DU RETOUR DES EXCLUS

« Maintenant, toute la question est de savoir quand est-ce que se fera ce retour. Tel que c’est parti, j’ai comme l’impression que ce retour n’est pas prêt à être encouragé par la direction actuelle du parti parce que si la direction du parti ouvre grandement les portes à ceux qui étaient exclus, ce sera des concurrents de plus pour le poste de secrétaire général. Je crois qu’ils veulent déjà faire la succession autour de la direction qui est restée fidèle à Ousmane Tanor Dieng avant de pouvoir ouvrir les portes du parti à ceux qui étaient exclus et s’en faisaient éloigner. C’est ça que je vois davantage plutôt qu’une ouverture ici et maintenant des portes. Ce qui permettrait aux autres de postuler. Barthélémy Dias avait déjà fait acte de candidature pour le secrétariat général, Aissata Tall Sall aussi avait fait pareil. En 2014, elle avait voulu concourir avec Ousmane Tanor Dieng au poste de secrétaire général. Maintenant qu’Ousmane Tanor Dieng n’est plus, ces personnes-là sont d’autant plus fondées à avoir des ambitions et si on leur permet de regagner le parti maintenant, ils seront des candidats redoutables à la succession et pourraient empêcher à des personnalités comme Serigne Mbaye Thiam, Aminata Mbengue ou Cheikh Seck ou Abdoulaye Wilane qui sont restées de pouvoir prendre les rênes du parti. Donc, moi, je vois une ouverture mais peut-être après que le processus de succession sera fait par l’actuelle direction du parti.

 

Avec Sud Quotidien