NETTALI.COM - Pour faire face aux défis sanitaires en Afrique, la Fondation Bill et Melinda Gates n’a pas lésiné sur les moyens. Fondateur de Microsoft et grand philanthrope américain, Bill Gates s’est engagé pour que l’Afrique accède à sa souveraineté sanitaire. Il a annoncé de nouveaux investissements pour accélérer l’innovation et la fabrication de vaccins à ARNm en Afrique.

L’engagement est de taille. Le soutien non négligeable pour lutter contre le cancer et certaines maladies endémiques en Afrique. Après plusieurs années de collaboration, la Fondation Bill et Melinda Gates s’est engagée à accompagner le développement des capacités locales afin de favoriser l’innovation et de générer, de manière proactive, des solutions dirigées par l’Afrique. Face aux défis sanitaires auxquels certains pays africains sont confrontés, la Fondation Gates accélère l'innovation et la fabrication de vaccins à ARNm (ARN messager est une molécule intermédiaire ribonucléique consistant en une copie transitoire d’une portion de l’ADN correspondant à un ou plusieurs gènes d’un organisme biologique) en Afrique et dans le monde entier. Co-présidant hier, l’ouverture de la 20e réunion annuelle des Grands Challenges 2023 à Dakar, avec le chef de l’Etat du Sénégal, Macky Sall, Bill Gates a annoncé de nouveaux investissements visant à favoriser l'accès à la recherche sur l'ARNm et à la technologie de fabrication de vaccins. Ainsi, la fondation Gates a annoncé un financement total de 40 millions de dollars Us (environ 24,926 milliards FCfa au taux du dollar d’hier soir, soit près de 25 milliards FCfa) pour faciliter l'accès à la plateforme de recherche et de fabrication d'ARNm à faible coût de Quantoom Biosciences, qui a été́ développée grâce à une subvention Grand Challenges octroyée à sa société́ mère, Univercells, dans le cadre d'une recherche préliminaire. L'Institut Pasteur de Dakar (Ipd) et Biovac, des instituts de recherche basés respectivement au Sénégal et en Afrique du Sud et ayant tous deux une expérience dans la fabrication de vaccins, recevront chacun 5 millions de dollars américains (environ 3,114 milliards FCfa) pour acquérir la technologie qu’ils pourront utiliser en vue de mettre au point des vaccins adaptés au contexte local. Afin de faire progresser davantage la technologie et réduire les coûts de commercialisation, la fondation Gates mettra également 20 millions de dollars (environ 12,458 milliards FCfa) à disposition de Quantoom Biosciences, ce qui permettra aux pays à revenu faible intermédiaire de bénéficier d’outils sanitaires de nouvelle génération à base d'ARNm. La Fondation Gates précise aussi qu’elle accordera 10 millions de dollars (environ 6,229 milliards FCFA) supplémentaires à d'autres fabricants de vaccins de pays à revenu faible et intermédiaire dont le nom sera communiqué ultérieurement. Ce nouveau financement vient s’ajouter à l'investissement précédent de 55 millions de dollars américains (environ 34,26 milliards FCfa) de la fondation dans la technologie de fabrication de l'ARNm.

«L’Institut Pasteur de Dakar et Biovac obtiennent chacun 3 milliards FCfa pour acquérir la technologie»

Pour l’informaticien, entrepreneur, milliardaire américain et grand philanthrope, ces investissements soutiendront la capacité́ des pays à revenu faible et intermédiaire (Prfi) à développer à grande échelle des vaccins efficaces, qui sauvent des vies. D’après Bill Gates, cette initiative s'appuie sur les leçons que la fondation a tirées de plus de 20 ans de collaboration avec les fabricants de vaccins dans les pays à revenu faible et intermédiaire et sur la possibilité́ de profiter des avancées scientifiques récentes pour mettre au point des outils sanitaires peu coûteux et de grande qualité́, dont pourra bénéficier un plus grand nombre. «La technologie ARNm est considérée comme révolutionnaire pour toute une série de maladies infectieuses comme la tuberculose, le paludisme ou la fièvre de Lassa, qui touchent de manière disproportionnée les populations dans les pays à faible revenu. Cette nouvelle technologie peut réduire considérablement les coûts de recherche et de fabrication de l'ARNm et permettre de le rendre plus accessible, contribuant ainsi à combler ces lacunes critiques», a fait savoir Bill Gates.

Prenant part à la session principale «l’innovation sauve des vies», le Président directeur général de l’Institut Pasteur de Dakar, Dr Amadou Sall souligne que le développement de leur capacité́ à découvrir et fabriquer des vaccins à ARNm abordables en Afrique est une étape importante et nécessaire vers l'autosuffisance en matière de vaccins dans la région. «Nous nous félicitons de ce nouveau financement qui favorisera le développement de technologies vitales sur le continent tout en contribuant à la sécurité́ sanitaire mondiale grâce à un élargissement de l'offre et de l'accès aux vaccins, ce qui nous permettra de parvenir à une plus grande équité́ sanitaire dans le monde», soutient Dr Amadou Sall. Pour son collègue Pdg de Biovac, Morena Makhoana, l’innovation peut être transformatrice seulement si elle est accessible pour les personnes qui en ont le plus besoin. Morena Makhona : «Cette collaboration contribuera à combler les lacunes critiques en matière d’accès aux vaccins à ARNm prometteurs contre les maladies qui affectent de manière disproportionnée les habitants les plus pauvres de la planète. Elle nous aidera également dans notre mission d’établissement d’une capacité de production de vaccins complète et à grande échelle en Afrique pour l’approvisionnement mondial».

Pour sa part, l’Institut Pasteur de Dakar prévoit de commencer à fabriquer des vaccins essentiels contre la rougeole et la rubéole en utilisant la technologie originale de la fabrication de vaccins d’Univercells, ce qui augmentera la capacité de l’Afrique à mener des campagnes de vaccinations systématiques.