NETTALI.COM - On en sait un peu plus sur les raisons qui ont motivé la démission d’Ababacar Mboup à la tête de l’organisation Ànd Sàmm Jikko Yi. À travers une note rendue publique, il explique son acte par le fait qu’il compte se présenter à la prochaine Présidentielle.

“Compte tenu de tout ceci et de la sollicitation de certains Sénégalais à me présenter à l'élection présidentielle de 2024, ce qui est incompatible avec la doctrine d’Ànd Sàmm Jikko Yi, je démissionne de la coordination nationale à compter de ce jour. En effet, Ànd Sàmm Jikko Yi, composé aujourd'hui d'une centaine de structures dont certaines affiliées à la mouvance présidentielle, d'autres à l'opposition et même de personnalités apolitiques, je ne pourrais cumuler cette fonction à ma nouvelle posture. Je reste persuadé qu'il y a lieu d'élever le niveau du combat en allant dans les hautes sphères de décision pour y poser ce débat par nous-mêmes. Dénoncer c'est bien, mais détenir le pouvoir pour apporter soi-même des changements est encore mieux ! Je quitte cette posture de dénonciateur pour aller dans une autre, supérieure et plus décisive. Je reste membre du collectif et à la disposition du nouveau bureau qui sera installé incessamment à l'occasion de l'assemblée générale dans les jours à venir”, a-t-il expliqué dans le document.

Il a rappelé avoir déposé par l'entremise d'honorables députés, deux propositions de loi injustement bloquées par neuf députés membres du bureau de l'Assemblée nationale les 5 janvier 2022 et 28 avril 2023. Ce qui lui a fait comprendre définitivement que le système en place sert des intérêts autres que ceux des Sénégalais. De plus, sa forme de lutte, dit-il, a trop de limites, car la sensibilisation et les manifestations ne seront pas efficaces face à des régimes à la solde de lobbies étrangers. Déjà en 1971, le Conseil supérieur islamique, composé d’El Hadj Abdou Aziz Sy, El Hadj Saydou Nourou Tall, Cheikh Mbacké Gaynde Fatma, Baye Niass, Serigne Mandione Laye, Serigne Sidy Lamine Kounta, El Hadj Mouhamadou Lamine Saydou, selon lui, se sont opposés au Code de la famille de Senghor encore en vigueur au Sénégal, alors qu'il comprenait 74 articles rédhibitoires. “Les hommes ont changé, mais le système demeure. Pour revenir à notre cas, même si la loi criminalisant l’homosexualité était adoptée, nous serions confrontés à un autre problème, eu égard à la hiérarchie des normes juridiques, car à la lecture de l'article 98 de la Constitution, les traités et les conventions internationaux sont au-dessus de nos lois”, a-t-il rappelé.