NETTALI.COM - Admis au service de réanimation de l’hôpital Principal de Dakar, Ousmane Sonko a finalement décidé de suspendre sa grève de la faim. L’annonce a été faite ce samedi, par El Malick Ndiaye, le responsable de la communication de Pastef.

Ousmane Sonko a décidé de suspendre sa grève de la faim. L’information a été officialisée ce samedi, tôt le matin, par El Malick Ndiaye, responsable de la communication de Pastef. Une diète que le leader des Patriotes avait entamé depuis son arrestation.

 «Face à tant de haine, de mensonges, d’oppression, de persécution, j’ai décidé de résister. J’observe à compter de ce dimanche une grève de la faim. J’invite tous les détenus politiques à en faire de même», avait annoncé Ousmane Sonko le 30 juillet, au lendemain de son arrestation.

Placé sous mandat de dépôt depuis le 31 juillet, l’opposant avait arrêté de s’alimenter pour dénoncer son emprisonnement.

Ses partisans, les responsables de la coalition Yewwi Askan Wi (opposition) et ses avocats ne cessaient d’alerter les autorités judiciaires sur son état de santé qu’ils jugeaient préoccupant, une conséquence, selon eux, de sa grève de la faim.

"L’état de santé de monsieur Ousmane Sonko a atteint, ce jour du 30 août 2023, un seuil alarmant, au point qu’il est à craindre que les seuls soins médicaux ne puissent plus lui éviter une dégradation irréversible de ses organes vitaux’’, a averti l’un de ses avocats, Ciré Clédor Ly, mercredi 30 août.

M. Sonko, maire de Ziguinchor (sud), a été évacué de la prison de Sébikhotane (région de Dakar) à l’hôpital Principal de Dakar, dimanche 6 août.

À la suite d’un malaise survenu dans la nuit du 16 au 17 août, il a été transféré au service de réanimation du même hôpital, a déclaré récemment le service de communication de la direction de l’administration pénitentiaire.

Ousmane Sonko, ancien député, a été arrêté le 28 juillet.

Trois jours plus tard, il a été inculpé d’appel à l’insurrection, d’association de malfaiteurs, d’atteinte à la sûreté de l’État, de complot contre l’autorité de l’État.

L’opposant est également accusé par le parquet de Dakar d’actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves, d’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et de vol.

Le jour de son inculpation, le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, a annoncé la dissolution de son parti, Pastef-Les patriotes.

"Pastef, à travers ses dirigeants et ses instances, a fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels’’, a argué M. Diome, ce que les responsables de ladite formation politique et ses militants ne cessent de nier.

M. Sonko est arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2019, derrière l’ancien Premier ministre Idrissa Seck et Macky Sall, qui s’est fait réélire à l’issue de ce scrutin.

Pastef-Les patriotes et ses alliés constituent l’un des principaux groupes parlementaires de la législature élue le 31 juillet 2022.