NETTALI.COM - Le Bureau politique de Pastef s’est insurgé, à travers un communiqué, contre la sortie du procureur de la République sur les dernières manifestations et qualifie le Parquet d’être à la solde du régime.

Pour le parti Pastef-Les Patriotes, la sortie du procureur de la République, Abdou Karim Diop, est une preuve supplémentaire de l’instrumentalisation de la Justice par le régime du Président Macky Sall. Dans un communiqué de leur Bureau politique, les partisans de Ousmane Sonko accusent le patron du Parquet de Dakar d’être à la solde du pouvoir en place. «Que le Parquet se contente d’un simple communiqué, alors que le pays est prétendument déstabilisé par des terroristes, suffit à lever le voile sur la comédie judiciaire qui entoure cette affaire. La clochardisation honteuse du Parquet, à la solde du régime tyrannique de Macky Sall, et sa transformation en camp de concentration au service de la campagne de séquestration systématique de plus de 1 000 personnes, le disqualifient définitivement comme garant crédible de l’ordre public et digne représentant de la société», déclare le Bureau politique de Pastef. Les partisans de Ousmane Sonko s’insurgent contre le communiqué publié le mardi 13 juin 2023 par le procureur de la République, Abdou Karim Diop, sur les violentes manifestations après la condamnation du leader de Pastef dans le dossier l’opposant à l’ex masseuse Adji Sarr.

Selon eux, le procureur de la République, dans un récit tendancieux, a porté à la connaissance de l’opinion nationale et internationale, le traitement judiciaire réservé aux mis en cause dans les manifestations du 1er juin 2023. «Cet exercice lamentable, disent-ils, auquel le Parquet nous a habitués ces dernières années, n’est qu’une preuve supplémentaire de l’instrumentalisation de la Justice par Macky Sall, dans le funeste dessein d’étouffer l’alternative patriotique incarnée par Ousmane Sonko et d'ouvrir un boulevard à la 3e candidature immorale, illégitime et anticonstitutionnelle de Macky Sall.»

Les membres de Pastef s’offusquent contre ce qu’ils qualifient de «traitement procédural catégorisé des manifestants en deux groupes». Selon eux, il ressort de la note du Parquet «une vaine tentative de manipulation de l’opinion aux conséquences nuisibles pour la démocratie, l’État de droit et sur l’image du Sénégal à l’étranger». Selon Pastef, le fait de viser des dispositions telles que l’article 431-1 du Code pénal relatif au crime de génocide contre des manifestants pacifiques issus de toutes les composantes religieuses, ethniques et régionales du pays, est une menace grave à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale, ciment de la stabilité politique et sociale du Sénégal.

«L’assimilation de dignes citoyens sénégalais, qui se battent contre la clochardisation de la Justice et la confiscation des libertés, à des terroristes, est une atteinte manifeste à la cohésion nationale et confirme l’opposition dans ses multiples alertes, lorsque l’article 279, réprimant les actes de terrorisme, a été modifié en procédure d’urgence par la majorité mécanique de Macky Sall à l’Assemblée nationale par la Loi n°2021-33 du 21 juillet 2021, au lendemain des manifestations de mars 2021», souligne Pastef. Le parti de Sonko accuse le procureur de la République d’avoir violé la loi.

«L’article 11 du Code de procédure pénale qui encadre les sorties de presse du Procureur a été allègrement violé. Par des formules affirmatives et dans un style lapidaire, l’obligation faite à ce magistrat de ne diffuser que des éléments objectifs de la procédure ne comportant aucune appréciation sur le bien-fondé des indices ou charges retenues contre les personnes mises en causes, n’a guère été respectée. Ce qui constitue une violation délibérée du principe de la présomption d’innocence», explique Pastef.