NETTALI.COM - Thierno Alassane Sall demande à Macky Sall de renoncer à sa candidature à un "mandat de trop". Le député à l’Assemblée nationale, qui évoquait ce dimanche devant les journalistes la question du 3e mandat, estime que le président de la République doit revenir à la raison.

Pour Thierno Alassane Sall, Macky Sall doit organiser des élections transparentes sous l’égide d’un ministre de l’Intérieur impartial. "Il doit revenir aux dispositions du code électoral de 1993 qui a permis deux alternances plus ou moins pacifiques. C’est la seule lecture à tirer des années de violence sans précédent qui rythment son second mandat", a fait savoir le président du parti République des Valeurs/Réewum Ngor. Et de souligner : "Nous devons en finir avec une République à deux vitesses, qui piétine le faible, oublie le pauvre et sacrifie sa jeunesse pendant qu’une minorité festoie."

Le député a, par ailleurs, accusé le Président Macky Sall d’avoir accentué "la manipulation de la Justice jusqu’à ce que plus personne ne croit à l’indépendance de celle-ci, jusqu’à ce qu’un grand juge tourne le dos à la Justice en affirmant sans ambages : "Je démissionne d’une justice qui a démissionné".

Selon Thierno Alassane Sall, les preuves des atteintes à l’égalité des citoyens devant la loi sont flagrantes. Il donne, comme exemple, "le traitement du rapport de la Cour des comptes sur l’utilisation des fonds de la Covid-19". Alors que les citoyens attendent un jugement exemplaire des mis en cause, dit-il, certains sont promis à des postes et se retrouvent à gérer des fonds conséquents.

De l’avis du leader de la République des Valeurs/Réewum Ngor, la justice, au Sénégal, semble aujourd’hui être utilisée à des fins politiques et politiciennes. "Des dossiers judiciaires sont mis sous le coude ; d’autres sont accélérés pour liquider des adversaires ou sont brandis pour menacer des adversaires politiques. Le dernier exemple en date est l’affaire des fonds du ministère des sports consacrés aux campagnes des Lions du football pour la Coupe du monde 2022. L’opinion ne sait plus à quelle justice se fier. Nous l’avions dit et répété, la mort de la justice est la mort de la république", a-t-il déclaré.