NETTALI.COM- Invitée du Jury du dimanche, Penda Mbow a fait un diagnostic sans complaisance de la situation actuelle du pays.

L’historienne Penda Mbow était, ce dimanche, l’invitée du Jury du dimanche.  La professeure a fait un diagnostic de la situation politique du pays. Selon elle, le Sénégal est dans une phase extrêmement difficile et critique de son histoire qui peut déboucher sur n’importe quoi. Pour cause, elle explique que deux sociétés se font face de façon claire. « On a une société qu’on pourrait considérer comme la société conservatrice, ancienne, traditionnelle, qu’on a connue et qui a évolué depuis. Elle a en face d’elle un mouvement de jeunesse extrêmement puissant aussi qui découle de la pression démographique que nous avons connue. Le Sénégal est un pays où la population est extrêmement jeune mais cette population jeune parfois pressée ne peut plus accepter d’être menée par l’autre. Ces deux sociétés ne dialoguent presque pas, ne se parlent pas. Aujourd’hui, il y a une mutation profonde que nous connaissons », a argué l’historienne.

A la question de savoir qu’est ce qui est à l’origine de cette rupture de dialogue, elle indique que « chacun essaie d’occuper l’espace ». Or, relève-t-elle : « la société conservatrice a dû mal à être submergée par ce mouvement très puissant parfois violent de la jeunesse qui s’appuie sur les réseaux sociaux, une nouveauté extraordinaire. Le Sénégal est dans une fracture très importante. Et, ces deux sociétés se manifestent de différentes manières ».

Invitée à faire une représentation de ces deux sociétés au plan politique, Penda Mbow a indiqué que « nous avons deux incarnations : c’est à dire la majorité avec toutes les forces souterraines qui sont derrière le pouvoir et qui s’identifient à ce pouvoir sans forcément être du pouvoir mais parce que ces forces souterraines ont peur du changement ».

L’autre force, poursuit-elle, « est incarnée par l’opposition radicale particulièrement Yewwi Askan Wi (Yaw). Ces deux forces avec la jeunesse. C’est cette ligne de fracture qu’on a aujourd’hui au Sénégal et elles sont le reflet de mouvements qui peuvent déboucher vers n’importe quoi ».