NETTALI.COM- Même s'il  n'a pas voulu donner clairement sa position sur le troisième mandat, l'historienne Penda Mbow considère que "pour Macky Sall, ce que l’histoire retiendra de lui dépendra de ce qu’il fera entre 2023 et 2024".

Le débat sur la troisième candidature fait rage à moins d’un an de l’élection présidentielle. Ce, même si le Chef de l’Etat sortant, Macky Sall, maintient toujours le suspens sur sa candidature.  « Les mêmes préoccupations reviennent. Je pensais qu’à partir de 2012, le Sénégal n’aurait plus à faire face à cette interrogation autour du 3e, 2e mandat, la réduction d’un mandat. Je crois qu’on allait définitivement clore le débat sur les mandats pour nous focaliser sur le développement, la formation, l’organisation et l’encadrement de cette société », a déclaré Penda Mbow.

Elle ajoute que si nous connaissons une certaine stabilité depuis 1960 jusqu’à maintenant, c’est parce qu’on a eu des Institutions fortes surtout l’Institution parlementaire, une société civile forte et une opposition aussi forte. Autrement dit, l'équilibre entre ces forces explique la stabilité du Sénégal. « A chaque fois que nous sommes en crise, nous allons vers des réformes en profondeur. Après la crise de 1962, il y a eu des réformes. Aujourd’hui, nous sommes dans une période où nous devons absolument réformer. Pour moi, les réformes à mener sont beaucoup plus importantes que n’importe quelle autre initiative que nous pourrons prendre. Ces réformes, on ne les aura qu’après l’élection présidentielle de 2024. Tout ce que nous allons faire aujourd’hui, n’aura un impact qu’à partir de 2024 », a soutenu la professeure.

Avant d’ajouter : « je crois que Macky Sall est en train de jouer véritablement sa place dans les manuels d’histoire. Ce que l’histoire retiendra de lui. Au fur et à mesure que l’image de l’individu s’estompe, il y a une ou deux grandes idées qu’on retient. De Senghor, on a retenu essentiellement après ce qu’il a fait sur la négritude, les événements de 1962 et son retrait volontaire du pouvoir en 1980. D’Abdou Diouf, ce qui a été retenu, après les réformes, c’est son fameux coup de fil à Abdoulaye Wade, qui a sauvé le Sénégal d’une déstabilisation. De Abdoulaye Wade, hélas, ce qu’on retient de lui, c’est le M23 et son projet de dévolution monarchique du pouvoir.  Pour Macky Sall, ce que l’histoire retiendra de lui dépendra de ce qu’il fera entre 2023 et 2024 », prévient-elle.