NETTALI.COM- Le procès pour viol de Sitor Ndour est prévu ce mercredi 15 mars 2023. Les conseils de la partie civile voulaient un second renvoi, mais la chambre criminelle de Dakar s'y est  opposé.

Accusé de viol sur mineur de 16 ans, l'ancien directeur du Centre des oeuvres universitaire de Dakar (Coud), Sitor Ndour, sera jugé. La chambre criminelle de Dakar a retenu le dossier alors que les conseils de la victime voulaient un renvoi, après celui du 1er mars. "Il y a les médecins, sages-femmes. Elles ont été citées aujourd'hui alors qu'elles ne se sont pas présentées. Nous voulons qu'elles soient convoquées et entendues à la barre parce que nous avons des questions importantes à leur poser. Je ne le dis pas pour le dilatoire. Nous voudrions aussi écouter des échanges enregistrés dans la clé usb et qui sont en dialecte serère. Nous voudrions avoir un interprète pour savoir ce qui a été dit dans ces échanges", a soutenu Me Théophile Kayossi pour justifier leur demande.

Me Ndeye Fatou Touré de renchérir : " je sollicite la convocation des témoins qui ont été entendus au cours de l'enquête préliminaire et sous délégation judiciaire pour la manifestation de la vérité. Ainsi que la personne qui a reçu en première la victime dans ce centre hospitalier. Il est important de les entendre. Nous voudrions un spécialiste pour traduire le contenu de la discussion de la clé Usb."

La défense s'est opposé au renvoi. Me François Senghor a relevé que son confrère Me Kayossi était là la dernière fois et il avait sciemment omis de ce constituer. " Il avait l'occasion de le faire. On demande le renvoi pour quel motif? À propos des audios, on ne peut pas venir à la barre pour demander la transcription d'un audio alors qu'on pouvait prendre toutes les dispositions nécessaires pour le faire",  a fustigé le conseil avant de marteler : "on s'oppose fermement à ce renvoi."

A sa suite, Me Abdoulaye Sène dira que "toutes les personnes citées par les avocats de la partie civile ont été entendues à l'enquête." Il poursuit : " et cela n'a aucune matérialité sur les faits. Au contraire ça emmène la contradiction. Sur les audios, Sitor avait appelé au téléphone pour négocier parce que c'est un personnage public qui ne voulait pas être éclaboussé. Et c'est cette négociation qui l'a conduit durant 7 mois en prison. Le motif de ce renvoi n'est pas sérieux parce que moi je viens de me constituer aujourd'hui et j'ai pris toutes les dispositions."

" Il n'y a aucun argument qui autorise la partie civile à faire comparaître le médecin. On veut juste maintenir l'accusé en prison. Le dossier est vide d'autant plus que tous les éléments ont invalidé les arguments de la partie civile", a ajouté Me Cheikhou Sy.

Me Baboucar Cissé a embouché la même trompette. " Les personnes entendues à titre de témoins n'avaient pas comparu lors de la première audience. Elles ont été entendues à l'instruction et dans le cadre d'une délégation judiciaire. La présence physique de ces personnes est aujourd'hui indispensable. Ma consœur Ndèye Fatou Touré a été depuis le début de cette affaire constituée. Elle vient aujourd'hui pour dire que c'est pas normale que cette affaire soit enrôlée très rapidement. Le contenu a été traduit en français et en sérère. Cette personne ne demande qu'à être jugée. C'est une montagne qui va accoucher d'une souris", martèle-t-il.

Faisant ses observations,  la représentante du parquet a, sur la transcription de l'audio, relevé qu'elle a été faite. Aussi, elle ajoute que la personne qui a établi le certificat médical doit comparaître pour expliquer le contenu dudit document et de répondre aux questions des avocats de la partie. "J'estime que la demande de renvoi est légitime", conclut-elle.

Un avis que ne partage pas le tribunal qui souligne que le contenu de la clé a été transcrit. Sur la comparution des personnes citées par la défense, le président de la chambre criminelle dit que le juge d'instruction a entendu la sage-femme. Ainsi a-t-il décidé de retenir l'affaire qui sera évoquée d'un moment à l'autre.

Pour rappel, l’enquête sur cette affaire a duré six mois. Les faits remontent au lendemain de la Tabaski de l’année dernière. L’ancienne femme de ménage de Sitor Ndour, âgée de 17 ans, l’accuse de l’avoir violée. Le mis en cause nie les faits.