NETTALI.COM - A l'invitation du gouvernement malien, Alioune Tine qui a effectué une visite officielle dans le pays, du 6 au 17 février derniers, a partagé ce mardi 21 février, ses conclusions.

En dehors des aspects liés à la transition politique, le fondateur d'Afrikajom Center a interpellé sur les allégations des violations commises par les forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM) et leurs partenaires militaires russes.

"Plusieurs acteurs avec lesquels je me suis entretenu lors de ma visite ont déclaré que les membres du personnel militaire et de sécurité russe (qu’ils désignaient par le nom de Wagner) participaient aux opérations militaires, terrorisaient les villageois, exécutaient des civils, volaient les biens des populations y compris le bétail et les bijoux, et violaient des femmes. D’autres ont mentionné que les membres du personnel militaire et de sécurité russe collaboraient avec les chasseurs traditionnels dozos dans certaines opérations militaires”, a dénoncé Alioune Tine.

De plus, a relevé M. Tine, certains acteurs ont exprimé des préoccupations sur des problèmes de communication de certains membres du personnel militaire et de sécurité russe qui ne parlaient ni français, ni anglais, ni les langues locales. Il existait ainsi des risques réels de confusions sur l’identité des suspects qu’ils recherchaient et/ou interpellaient lors de leurs opérations.

"J’ai notamment fait part aux autorités maliennes de mes préoccupations sur les allégations que j’ai reçues, selon lesquelles les partenaires militaires russes du Mali procèderaient à des arrestations lors des opérations militaires, qu’ils détiendraient au secret des suspects (notamment dans un lieu de détention non officiel situé aux environs de l’aéroport de Mopti-Sévaré, dans la région de Mopti) et qu’ils soumettraient ces suspects a des interrogatoires sous la torture", a renseigné le président d'Afrikajom Center.

Selon M. Tine, plusieurs acteurs ont décrit un phénomène qu’ils ont qualifié de “sous-traitance des enquêtes préliminaires”. Il a ainsi soutenu que ceci se manifestait par le fait qu’au lieu de transférer à la gendarmerie les personnes arrêtées lors des opérations militaires, certains membres des FSDM confiaient parfois l’interrogatoire et la détention de ces personnes aux membres du personnel militaire russe.

Cette "sous-traitance des enquêtes préliminaires" était l’occasion des violations graves des droits humains, aux yeux d'Alioune Tine.