NETTALI.COM - Co présidée par les ministres de l’Education nationale, et de l'artisanat et de la transformation du secteur informel Cheikh Oumar Hanne, et Papa Amadou Ndiaye, la cérémonie de remise du premier lot d’uniformes scolaires confectionnés par des artisans locaux et commandés par le gouvernement, a eu lieu ce lundi 20 février à la sphère ministérielle de Diamniadio.

Ce qui veut dire qu'on va vers un port des tenues identiques dans tous les établissements scolaires du Sénégal. Un port obligatoire ainsi qu’en a décidé l’Etat et qui va concerner le privé.

Un projet qui va toutefois commencer par l’élémentaire et le préscolaire avant d’être élargi aux élèves des collèges et des lycées l’année prochaine pour ensuite devenir la norme à l’école.

Mais une décision qui n'est sans rencontrer des interrogations et critiques, puisque des syndicats d'enseignants dénoncent le problème d’identification des priorités à l’école, estimant que les uniformes ne permettront pas de régler la question de l'égalité des élèves. Car, entre les abris provisoires, les écoles sans ouvrages et matériels scolaires, l'inexistence de fonds de roulement, le déficit d’enseignants, toutes les écoles ne sont pas logées à la même enseigne.

Les priorités, selon bon nombre de syndicats d'enseignants, ne manquent pas et sont même ailleurs. Selon par exemple le Sels Authentique de Saloum Sonko,"dans beaucoup de collèges, il y a moins de 20 romans au programme qui sont disponibles. Dans le monde rural rares sont les établissements
qui disposent de bibliothèques. Par conséquent, on n’y trouve même pas de manuels", s’est-il indigné.

Abondant dans le même sens, le doyen de l’enseignement, Amadou Sow, pense que "le choix en question n’est pas mauvais car la tenue pour tous peut cacher l’appartenance sociale des élèves". Le seul hic, estime-t-il, "c’est la gestion" et l’identification des priorités à l’école. "On devait surtout essayer de voir si la priorité ne se trouve pas ailleurs", a-t-il laissé entendre.

La plupart en tout cas s’offusque que 30 milliards de francs soient dépensés sur trois ans, soit 10 milliards de frs par an, pour acquérir des uniformes alors que d'autres questions plus cruciales ne sont pas réglées !