NETTALI.COM- Après les trois mineurs, ce lundi 13 février 2023, les 12 autres personnes présentées comme des pro-Sonko et arrêtées à la Cité Keur Gorgui le 2 février 2023 ont comparu devant le juge des flagrants délits du tribunal d'instance de Dakar. Ils seront édifiés sur leur sort le 16 février prochain. 

Les 12 personnes poursuivies pour participation à un rassemblement non autorisé ont tous contesté les faits. Certains ont même nié leur présence sur les lieux de la manifestation, notamment à la Cité Keur Gorgui. Des prévenus ont soutenu qu'ils  vaquaient tranquillement à leurs préoccupations quand ils ont été  interpellés. C'est  le cas de  Matar Cissé, né en 1991 et se disant journaliste à  la 7tv, domicilié à Sacré cœur 3, célibataire sans enfant.

"Je suivais le procès en ligne, mais je me suis dit pourquoi pas ne pas y aller. On m'a interpellé et le policier ne m'a même pas laissé parler. La carte maison que je détenais s'est égarée au cours de mon arrestation. Je n'étais pas de service, mais je suis allé rejoindre un confrère du nom de Wally Dione et qui est à la 7tv. Ce n'était pas pour manifester et je n'étais pas aussi en service", s'est défendu le prévenu.

"Alors pourquoi dans le  procès-verbal, on vous a mis comme qualification ouvrier", lui a demandé la déléguée du procureur. Ce qu'il a contesté à la barre. Il soutient qu'il est journaliste et que ses confrères étaient là en audience. La procureure poursuit en lui confiant que ce n'était pas la première fois qu'on l'interpelle.

Né en 1995, Babacar Baldé, gardien demeurant à Ouakam, célibataire sans enfant, a soutenu qu’il a été arrêté vers Auchan. Pour sa part, Alpha Moussa Sow, né en 1996, tailleur de profession, souligne qu’il partait en ville à la recherche d'une pièce détachée et c’est en cours de route qu’il a été arrêté.

Niant les faits qui lui sont reprochés, Lamine Ngom a fait savoir qu’il a été arrêté alors qu’il revenait de son chantier qui se trouvait à côté du mur du cimetière de Saint-Lazard. Plâtrier, El Hadji Badji renseigne avoir été arrêté alors qu’il vaquait à ses occupations.

Dans son réquisitoire, la parquetière a relevé que ce qui fait le charme de notre pays, c'est sa « Teranga » et son calme. A l’en croire, dans la sous-région, on a toujours indexé notre pays comme étant calme. D’après elle, s’il y a une constance dans ce dossier, c’est que les prévenus ont été tous interpellés à la cité Keur Gorgui. Ils étaient là-bas pour soutenir l'opposant Ousmane Sonko. Leurs dénégations, de l’avis du procureur, ne sauraient prospérer aujourd'hui. « Ce jour-là, il y a eu effectivement une manifestation à la cité Keur Gorgui et nous avons tous vu les images sur les réseaux sociaux. C'est une manifestation qui n'a pas été autorisée. Une demande d'autorisation n'a pas été faite au préalable. Les faits sont constitués», martèle-t-elle. Elle a requis six mois fermes contre cinq prévenus. Pour les sept restants, elle s'est rapportée à la sagesse du tribunal pour leur peine.

Me Moussa Sarr a plaidé la relaxe dénonçant " une arrestation préventive illégale". " Pourquoi cette dissymétrie judiciaire ? Pourquoi pas les gosses qui suivent le cortège de Macky Sall. Ces garçons seront toujours là", a asséné Me Cheikh Khoureichi Bâ. Il a demandé à la présidente de suivre le tribunal pour enfants qui a renvoyé des fins de la poursuite les trois mineurs. Me Bâ a formulé une demande de liberté provisoire. La déléguée du procureur s'y est opposée pour absence de garantie de représentation  devant la loi et risque de trouble à l'ordre public.

Le tribunal a rejeté la demande et a mis l'affaire en délibéré au 16 février 2023.