NETTALI.COM- Devant le Jury du dimanche, Abdoulaye Saydou Sow a été catégorique. Selon le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’hygiène public, l’Etat va appliquer rigoureusement les 23 mesures prises pour lutter contre les accidents de circulation.

Plus de 60 personnes ont perdu récemment la vie entre Sakal et Sikilo à cause de graves accidents de la circulation. L’Etat, pour réduire ces catastrophes, avait pris une batterie de mesures à l’issue d’un conseil interministériel. Le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène public, devant le Jury du dimanche, s'est prononcé sur ces accidents tragiques. Selon lui, c’est une tragédie, mais il faut, dans ces moments durs, savoir tirer les leçons. « Il y a lieu de faire une introspection individuelle d’abord avant qu’elle ne soit collective. Je crois que cette fois-ci il y’a lieu de tirer toutes les conséquences et de ne pas reculer. Parce qu’il y’a des moments où il faut savoir prendre des décisions et l’Etat, dans sa posture de régulation et de gardien des libertés, doit sévir, doit prendre des mesures », a expliqué le ministre, indiquant que la position de l’Etat sur les 23 mesures est claire. « Le chef de l’Etat l’a réaffirmé. C’est intolérable d’accepter que des problèmes de discipline individuelle puissent coûter la vie à des centaines de Sénégalais. C’est pourquoi le Président a demandé que ces mesures soient appliquées dans toute leur rigueur », a fait savoir Abdoulaye Saydou Sow.

Il a rejeté la responsabilité de l’Etat face à ces accidents mortels. « Aujourd’hui, on aurait parlé de faillite si les routes n’étaient pas améliorées. Ce n’est pas une question d’étroitesse de la route qui a été la cause de l’accident. En 10 ans, le président Macky Sall a ajouté presque 2500 km de linéaire. C’est quand même un travail formidable qui a été fait. Il a trouvé 34 km d'autoroute et aujourd’hui on est à 254 km », indique-t-il.

D’après lui, fondamentalement, c’est d’abord un problème de culture citoyenne qu’il faut inculquer à la population. Selon lui, il ne faut pas dire que c’est l’Etat qui est à l’origine de tout. Il pense qu’il y a d’abord une responsabilité individuelle. Par ailleurs, il estime que c’est le moment d’appliquer les mesures, sinon on ne les appliquera jamais.

« Concernant la question des porte-bagages, j’étais au conseil interministériel et beaucoup de syndicalistes ont changé de veste après. Ils étaient d’accord sur ça. Mais, certains ne résistent pas à la pression de la base. L’Etat a donné un délai parce qu’on ne peut pas, du jour au lendemain, changer ça. L’Etat a réaménagé la mesure. Il faut donner du temps à ces transporteurs de pouvoir se réadapter. Il faut un contrôle strict parce que ce qui se passe sur nos routes est inacceptable. Il faut que les mesures soient appliquées quelle que soit la pression », a souligné le ministre.

A l’en croire, l’Etat n'entend revenir sur aucune mesure même s’il y’a grève. Parce que, martèle-t-il : « une seule vie ne mérite pas ce qui se passe. Ceux qui commentent les décisions du gouvernement sont ceux-là qui n’étaient pas auprès de ces images douloureuses, macabres auxquelles nous avons assisté. Il suffit de les voir pour comprendre qu’il n’y a pas de petites mesures sur cette question. Heureusement, il y a un hôpital de niveau 2 à Kaffrine qui a pu accueillir l’ensemble des blessés ».