NETTALI.COM - Selon les vérificateurs de la Cour des comptes, la revue des marchés passés par le Ministère de la Santé et de l'Action sociale (MSAS), montre que des entreprises sont choisies par entente directe pour livrer des équipements dans le cadre de la pandémie, alors que leur expérience en la matière n’est pas avérée.

« C’est le cas, par exemple, de l’entreprise MEDINE SARL, créée le 1er février 2017 et dont les activités principales contenues dans son registre
de commerce, sous le numéro SN DKR 2017 B 3027, sont liées au domaine du transport terrestre, aérien et maritime et par conséquent, n’appellent pas ladite société à gagner, par entente directe, quatre (4) marchés de fournitures d’EPI d’un montant global de 4 283 900 000 FCFA », écrit la Cour des comptes.

« Il s’y ajoute que la société n’a aucune expérience dans la fourniture d’équipements médicaux de par le passé et n’a eu de relation de travail avec le MSAS que pendant la pandémie » poursuit la Cour.

Il en est de même de la société « AL NABIYOU PRESTATION » de son vrai nom « AL NABIYOU VOYAGE » créée le 08 août 2016 sous le numéro SN DKR 2016 B 18711, appartenant à Madame Ndèye Katy GADIAGA, propriétaire de MEDINE SARL.

La Société AL NABIYOU est une agence de voyage à laquelle le MSAS a attribué des marchés d’EPI d’un montant total de 1 137 925 900 FCFA.

La Cour informe que l’entreprise « CILEX MANAGEMENT», elle, a été créée le 09 octobre 2019 sous le numéro SN DKR 2019 B 28316, soit moins de 5 mois seulement avant l’apparition du premier cas de COVID au Sénégal. Elle est attributaire d’un marché de fourniture d’EPI pour un montant de 1 198 360 000 FCFA.

Selon Monsieur Ousseynou NGOM, DAGE du MSAS, ledit Ministère « a conclu des contrats avec des entreprises (MEDINE SARL, ALNABIYOU et
CILEX MANAGEMENT) qu’il estime capables de lui fournir, dans les délais, du matériel dans le cadre de la riposte dans ce contexte de forte demande
sur le marché international. Ces dernières ont donné satisfaction en livrant du matériel de qualité dans les délais requis. »

Preuve de la générosité du DAGE, il a « oublié » au moment du règlement final des prestations ou des fournitures, de déduire les avances versées.  Pour le premier décompte par exemple d’un montant de 407 100 000 F CFA, le paiement est effectué le 10 mars 2021 suite à un ordre de virement de fonds établi par le DAGE du MSAS, le 04 mars 2021. Malgré l’avance de démarrage consentie, aucune déduction n’est faite sur le montant intégralement payé.

Concernant le deuxième décompte payé par ordre de virement pour un montant de 215 000 000 FCFA, la Cour fait remarquer que selon la note technique du DIEM, l’exécution financière dudit marché est évaluée à 205 550 000 HT HD, soit un écart de 10 millions F CFA par rapport au paiement
effectif.

Pour le troisième décompte, les vérificateurs ont constaté un écart de 115 250 000 F CFA qui devrait venir en diminution du montant total à payer.

Interpellé sur le versement de l’avance de démarrage pour le marché de construction du centre de traitement épidémiologique à l’hôpital DALAL JAMM antérieurement à la souscription et à l’approbation du marché et les écarts relevés, Monsieur Ousseynou NGOM, DAGE du MSAS a indiqué à la Cour que les vérifications et corrections nécessaires seront faites avant le paiement final de ce marché de construction du CTE Dalla JAM.

Un sacré mec généreux que ce Dage ! Et une sacrée bonne partenaire d'affaires que cette Ndèye Cathy Gadiaga ! Mais il serait bien naïf de croire que le Dage ait fait tout cela, tous seul !