NETTALI.COM - Les manifestations de soutiens en faveur de Pape Alé Niang se multiplient. Le Réseau Ouest-africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH) et la Coalition sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains (CoSeDDH) ont eux aussi publié un communiqué pour exiger la libération du journaliste.

Le combat pour la libération de Pape Alé Niang se poursuit. C’est dans ce cadre que le Réseau Ouest- Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH) et la Coalition Sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains (CoSeDDH) se sont fendus d'un communiqué de presse pour attirer l’attention des autorités sénégalaises sur cet aspect que l’on retrouve dans la définition du journalisme d’investigation donnée par l’UNESCO.

« Le journalisme d’investigation implique d’exposer au public des affaires dissimulées de manière délibérée par une personne en position de pouvoir ou cachées accidentellement car elles étaient noyées dans une masse de faits et de circonstances qui en obscurcissaient la compréhension. Il nécessite d’utiliser des sources et des documents confidentiels ou publics », écrit le communiqué.

Toutefois, les deux organisations rappellent que le journalisme d’investigation, étant un travail essentiel pour la transparence de la conduite des affaires publiques dans un Etat démocratique, doit par conséquent être protégé. C’est la raison pour laquelle le ROADDH et la CoSeDDH dénoncent l’arrestation et le placement sous mandat de dépôt du journaliste Pape Alé Niang qu'ils considèrent comme une violation de la Déclaration des principes sur la liberté d’expression de l’Union Africaine qui affirme en son article 1 : “La liberté d’expression et d’information, y compris le droit de chercher, de recevoir et de communiquer des informations et idées de toute sorte, oralement, par écrit ou par impression, sous forme artistique ou sous toute autre forme de communication, y compris à travers les frontières, est un droit fondamental et inaliénable [...].”

Les organisations signataires de la présente condamnent ainsi fermement l’arrestation et le placement sous mandat de dépôt de Pape Alé Niang et demandent aux autorités sénégalaises de le remettre en liberté immédiatement et sans condition.

En outre, elles appellent les autorités sénégalaises à cesser d’utiliser de façon abusive la sécurité nationale et l’ordre public pour restreindre la liberté d’expression ou le droit à l’information, et à respecter le travail des journalistes, en particulier le droit de ne pas de révéler leurs sources d’information.

Pour rappel, le journaliste a été placé sous mandat de dépôt, le vendredi 09 novembre 2022. Il est poursuivi pour divulgation sans autorisation de documents militaires dans une vidéo-live sur son compte Facebook trois jours auparavant, et pour recel de documents militaires estampillés “secrets”. En effet, après l’audition de l’opposant politique Ousmane Sonko dans le cadre d’une procédure judiciaire pour viol, Pape Alé Niang évoquait, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, l’existence d’un rapport interne de la Gendarmerie Nationale qui fait état d’irrégularités constatées dans la procédure judiciaire contre l’homme politique. A l’occasion, le journaliste avait précisé que les irrégularités évoquées étaient liées à la modification du procès-verbal d’audition effectuée à la demande d’un ancien procureur de la république près le tribunal de grande instance de Dakar.