NETTALI.COM - Prenant part au 8e forum sur la paix et la sécurité en Afrique ouvert ce lundi à Dakar, Chrysoula Zacharopoulou a dénoncé l’invasion russe en Ukraine. La secrétaire d’Etat auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la France accuse la Russie d’être "la seule responsable des crises économique, énergétique et alimentaire".

"L’agression que mène la Russie sur l’intégrité territoriale de l’Ukraine représente une menace existentielle pour la stabilité et l’intégrité de notre continent", a déclaré Chrysoula Zacharopoulou, ce lundi 24 octobre 2022 à Dakar, lors de la cérémonie d’ouverture du 8e forum sur la paix et la sécurité en Afrique. Selon la secrétaire d’Etat auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la France, "cette agression a brutalement remis en cause les acquis de 70 ans de paix sur le continent (européen)". "Tous les Européens le vivent ainsi. C’est pour cette raison que nous exprimons, aujourd’hui, une attente de solidarité à l’égard de l’Afrique", a soutenu la secrétaire d’Etat dans son discours. Poursuivant, elle ajoute que "cette agression a aussi des conséquences pour l’ensemble de la planète. Elle a provoqué une déstabilisation économique mondiale qui a des coûts exorbitants pour le continent africain".

Le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères du Japon a abondé dans le même sens. "Les chocs exogènes, thème de ce Forum, menacent la paix et la stabilité dans différentes régions d'Afrique, dont la Corne de l'Afrique et le Sahel. L'unité de la communauté internationale est essentielle dans sa réponse. Le meilleur exemple en est les mesures contre l'agression de la Russie contre l'Ukraine. Les effets néfastes des actions de la Russie sur la communauté internationale sont énormes et graves, et les fondements dont nous dépendons, notamment les Nations Unies et le droit international, sont remis en question. En Afrique, la sécurité alimentaire est une question urgente", a soutenu Yamada Kenji. Suffisant pour que Chrysoula Zacharopoulou pointe du doigt la Russie. "Nous ne le dirons jamais assez : la Russie est la seule responsable de ces crises économique, énergétique et alimentaire qui nous affectent tous", accuse-t-elle. Non sans souligner : "Ni la France ni l’Europe ne souhaitent réactiver une nouvelle guerre froide ou guerre d’influence sur le continent africain." Car, argue-t-elle, "notre seul agenda, c’est d’éviter une grande fragmentation du monde. Notre seul agenda, c’est le renforcement de la solidarité internationale, comme nous l’avons montré sur les vaccins, les engrais ou encore les droits de tirages spéciaux. Notre seul agenda, c’est surtout le renforcement de la souveraineté africaine". Et de poursuivre comme pour répondre aux détracteurs de l’Europe : "Contrairement à d’autres, nous ne misons ni sur l’intimidation ni sur la désinformation ni sur la fracturation du monde. Nous misons, nous Européens, sur la lucidité et la souveraineté de nos partenaires africains et sur le renforcement de nos partenariats."

 

"Nous agissons en soutien de tous les Etats de la région qui font le choix de la lutte contre le terrorisme"

Par ailleurs, la secrétaire d’Etat française s’est prononcée sur la relation entre la France et le Mali. "Face à des autorités maliennes qui ont décidé de privilégier leur propre survie politique, au détriment de la lutte contre le terrorisme, les conditions politiques n’étaient plus réunies pour que la France continue de travailler aux côtés des forces armées maliennes. La force Barkhane s’est donc retirée du Mali, en bon ordre, et en coordination avec ses partenaires et les forces armées maliennes", relève-t-elle. Toutefois, soutient Chrysoula Zacharopoulou, "face à une menace terroriste qui reste forte, et qui cherche à s’étendre vers le Sud et vers les pays du Golfe de Guinée, nous restons pleinement engagés". Et d'expliquer dans la même lancée : "Nous agissons en soutien de tous les Etats de la région qui font le choix de la lutte contre le terrorisme, dans le respect de la coexistence entre les communautés. Nous appuyons le renforcement et l’équipement des forces armées de ces pays pour renforcer leur sécurité et leur  souveraineté."

"Nous accompagnons aussi les Etats dans leurs politiques de réinvestissement des zones fragiles pour permettre le retour de la sécurité, des services publics de base, et le développement économique de ces régions parfois marginalisées", ajoute la secrétaire d’Etat. Selon elle, "le partenariat euro-africain va au-delà de la sécurité", mais "il vise à construire un axe de solidarité entre deux souverainetés et deux partenaires égaux".