NETTALI.COM - Ousmane Sonko se veut formel. Les militants et sympathisants de Pastef doivent se préparer à vivre 18 mois difficiles. Et pour cause, le leader de "patriotes" affirme que Macky Sall et la France sont en train de monter des dossiers dont le seul objectif est de l'empêcher d'être candidat à la présidentielle de 2024. 

Face à la presse ce jeudi 18 Août, Ousmane Sonko fait des révélations de taille. A l'en croire, 17 militants de Pastef sont actuellement dans les prisons. Selon lui, ces jeunes sont des "otages politiques" de Macky Sall qui a tué près d'une vingtaine de militants de son parti depuis mars 2021. "Nous sommes diffamés, assiégés, tués. Et personne ne dit rien. Et quand nous répliquons, certains bien-pensants viennent nous faire la leçon et nous parler de paix", dénonce Ousmane Sonko qui regrette "une certaine forme d'hypocrisie".

Se réjouissant des performances réussies par son parti, mais aussi des résultats obtenus aux locales de janvier et aux dernières législatives, Ousmane Sonko appelle ses militants et sympathisants à faire focus sur 2024. Justement parlant de la présidentielle de 2024, il réaffirme sa volonté de se porter candidat et appelle ses partisans à se préparer pour faire face aux "complots qui se profilent". Selon lui, Pastef va vivre 18 mois particulièrement difficile. "Le pouvoir de Macky Sall et le pouvoir français sont en train de monter des dossiers contre Ousmane Sonko", révèle-t-il. "

Après le dossier du viol imaginaire qui n'existe que dans la tête de Macky Sall, ils préparent maintenant des dossiers de terrorisme, de rebellion...", poursuit-il. A l'en croire, François Mancabou est mort pour avoir refusé d'accepter le deal qu'on lui a proposé et qui consistait à accuser le Pastef et son leader d'être ses donneurs d'ordre. "Je n'ai aucun lien avec François Mancabou, je ne l'ai jamais rencontré, je ne lui ai jamais parlé au téléphone. Mais je tiens à saluer sa dignité", martèle Ousmane Sonko. Qui révèle que des membres supposés de la fameuse "Force spéciale" ont aussi reçu des propositions leur demandant de changer leurs dépositions et de dire qu'ils recevaient des instructions du leader de Pastef. "Tout ceci est l'oeuvre de Macky Sall et de la France qui ont peur de voir Pastef et son leader prendre le pouvoir", soutient-il. Et de poursuivre : "Ce qui les intéresse, ce n'est pas envoyer Ousmane Sonko en prison. Ils savent que Sonko dans les geôles, est plus difficile à gérer. Ce qu'ils veulent, c'est trouver un moyen de nous empêcher d'être candidat en 2024. Soyons prêts à faire face."

Parlant de l'ancienne puissance coloniale, Ousmane Sonko tonne : "La France doit avoir la dignité de voler avec ses propres ailes et cesser de sucer le sang de ses anciennes colonies. Si c'est cela ne pas aimer la France, alors je n'aime pas la France." Non sans préciser : "Nous n'avons pas de problèmes avec le peuple français, mais nous défendons notre souveraineté. Aucune puissance n'est derrière nous. Mais il ne s'agit pas d'échanger une domination contre une autre. Il y a des puissances émergentes qui font pire que la France dans notre pays. Si nous arrivons au pouvoir, la France sera un partenaire si elle le veut."

Ousmane Sonko a, en outre, saisi l'occasion pour féliciter ses "frères maliens (qui) font la fierté de l'Afrique". "Nous encourageons le président Assimi Goïta à rester aux côtés de son peuple. Ceux qui voulaient l'humilier sont aujourd'hui obligés d'aller manger du fonio à Bamako. Si nous sommes élus en 2024, nous dépêcherons des soldats au Mali pour en finir avec la gangrène jihadiste", dit-il.