NETTALI.COM – Y a de nombreuses incongruités liées au système de parrainage, dont la mise en œuvre pose problème. C’est, du moins, l’avis de Alioune Tine.

Selon Alioune Tine, il y a beaucoup « de contradictions internes et d’incohérences » liées au parrainage. « Le parrainage pour la présidentielle, ce n’est pas la même chose que le parrainage pour les législatives et y a même pas de parrainage pour les locales. Nous avons besoin d’une réflexion profonde pour avoir un vrai consensus sur le parrainage », déclare l’ancien coordonnateur du M23, qui était l’invité de « Soir d’info » sur Tfm, ce lundi.

Interrogé sur l’efficacité du dialogue politique si nous en sommes à ce stade de « tension pré-électorale », M. Tine répond : « Tout le monde n’a pas participé au même niveau au dialogue politique et généralement les gens qui sont dotés d’une compétence cognitive ne sont pas allés au dialogue politique pour prévoir ce qui allait se passer. Nous, on a un parrainage qui ressemble à une course d’obstacles. Le parrainage est attentatoire à la liberté de participer à des élections ».

Qui plus est, fait remarquer Alioune Tine, Benno Bok yakaar, tout comme Yewwi, qui ont les moyens financiers pour mobiliser, ne sont pas concernés par les obstacles liés au parrainage.  Le hic, dit-il, ce filtre fait que l’on écarte des acteurs qui pouvaient pourtant aider à « renouveler le discours politique ». Il prend l’exemple de Fadel Barro en soulignant que c’est « un leader ». Pour mieux illustrer ses propos, le défenseur des droits de l’homme ajoute : « Serigne Mboup, par exemple, est un leader. Il a un parcours, il est légitime dans ce qu’il fait ; y a Gueum sa bop. Il faut ouvrir le jeu ».

Relancé sur la la décision de la Cour de justice de la CEDEAO qui demande au gouvernement de revoir ce système, M. Tine cite aussi le protocole additionnel de l’organisation sous-régionale, les différentes conventions ratifiées par le Sénégal comme le Pacte sur les droits civiques et politiques, le Constitution elle-même, autant d’instruments visant à garantir la participation de tous aux compétitions électorales.

En fait, déduit-il, si ce système suscite autant de controverse, même au niveau académique, cela veut dire que « la démocratie sénégalaise est malade du parrainage ».

Pour finir, il reproche à la société civile d’avoir été « à la traine », de n’avoir pas « anticipé ».