NETTALI.COM - Un bébé a trouvé la mort à l’hôpital régional El Hadj Ibrahima Niass, dans des circonstances ubuesques, qui ont poussé le papa à saisir la justice. La direction a rapidement réagi et désigné une aide-infirmière comme la coupable. Le procureur de la République, Cheikh Dieng, a confié l'enquête à la police centrale de Kaolack.
Sale temps pour le secteur de la santé où les scandales se multiplient. L’affaire qui éclabousse l’hôpital régional El Hadj Ibrahima Niass est autant rocambolesque qu’impardonnable. Et depuis lors, chacun essaie de tirer la couverture sur lui et de se prémunir des foudres de la justice.
Ainsi, l'administration de l’hôpital régional El Hadj Ibrahima Niass a rapidement organisé une conférence de presse pour donner sa version des faits. Selon le président de la commission médicale dudit hôpital, le 1er mai dernier, on leur a référé un bébé de 6 jours par l'hôpital de Guinguinéo. Quand il a été hospitalité, selon le Dr Kalidou Ly, il a été diagnostiqué qu’il souffrait d’un ictère (jaunissement de la peau provoqué par l'accumulation de bilirubine dans le sang). Il avait aussi des complications cérébrales et respiratoires.
Hospitalisé donc, les médecins l'ont consulté et fait le diagnostic d'un ictère néonatal. Ils ont, dit-il, respecté la conduite à tenir, en de pareils cas. Durant son hospitalisation, le bébé a eu, à deux reprises, un arrêt respiratoire. La deuxième fois, c’était après cinq jours d'hospitalisation. “Ce jour-là, il a été consulté par un pédiatre qui a remis ses conclusions à l'infirmier en charge du dossier. Il avait instruit à ce qu'on lui donne de l'oxygène, après la réanimation. Entre-temps, le médecin qui le suivait est allé voir un autre patient. Après, on l’a informé qu'un bébé est dans la morgue, alors qu'il était vivant’’. “Quand des investigations ont été menées, poursuit le Dr Ly, on s'est rendu compte que l'équipe de garde est composée d'une sage-femme et d'une aide-infirmière. Quand les faits ont eu lieu, la sage-femme-chef d'équipe n'était même pas au courant, encore moins le médecin. Donc, c'est l'aide-infirmière qui, quand elle a vu que le bébé ne respirait plus, le cœur ne battait plus, a pensé qu'il est mort. Alors que c'est la pathologie dont il souffrait qui était ainsi. Au fait, elle a cru qu'il est décédé, quand le bébé piquait son troisième arrêt respiratoire. Elle l'a enveloppé dans un drap, écrit un certificat de décès, avant d'appeler un manœuvre pour qu'il puisse le déposer à la morgue. Heureusement, une fois à la morgue, des agents qui y étaient ont constaté que le bébé vivait toujours. Autrement dit, entretemps, il a repris la respiration et a continué de vivre. Ainsi, il a été ramené à nouveau à la pédiatrie pour une nouvelle prise en charge sur la table de réanimation. Mais, malheureusement, dans la nuit, il a rendu l'âme”.
D'après le Dr Ly, il souffrait d'une pathologie sévère et c'est rare de voir un enfant qui en souffre s'en sortir. Quand l'administration a eu vent de cette information, renseigne le Dr Kalidou Ly, elle a demandé un rapport circonstancié pour situer les responsabilités, comme dans de pareilles situations. Ce qui a été fait. Une demande d'explication a été aussi servie à l'infirmière et elle a répondu. Selon qui, ce qui devra être fait, le sera par la suite.
Le procureur confie l'enquête à la police
 Dans cette affaire, une enquête a été ouverte. C’est le procureur de la République de Kaolack, Cheikh Dieng, qui l’a confiée aux éléments du commissariat central de Kaolack. Il a été saisi, le 6 mai dernier, par le commissaire central adjoint de Kaolack qui l’informait de la présence, dans le commissariat, d'un père de famille qui venait signaler les circonstances troubles du décès de son enfant, déclaré mort par les soignants, avant qu'il ne découvrît lui-même que l'enfant, déjà acheminé à la morgue, présentait des signes de vie. “La descente du commissaire de police sur les lieux (hôpital régional de Kaolack) permettait de relever la réalité de l'information et le constat de réadmission de l'enfant aux soins. Durant la nuit, l'enfant, souffrant d'une pathologie assez grave, succombait des suites de sa maladie l'ayant exposé à des détresses respiratoires aigües. À l'égard des faits décrits, il convient de signaler qu'après la plainte du chef de famille, une enquête a été aussitôt ouverte par le parquet aux fins de détermination des conditions dans lesquelles l'enfant a été déclaré mort par erreur. Les investigations confiées au commissariat central de Kaolack, se poursuivent”, souligne le procureur dans un communiqué rendu public.
Du côté de la police, on informe que les auditions ont démarré. L'enquête se poursuit.