NETTALI.COM - Si le juge de la chambre criminelle suit le réquisitoire du parquet, les deux militaires radiés A. Dia et L. Sagna vont passer le restant de leurs jours à l’hôtel zéro étoile. Ces derniers, qui avaient, en 2019, braqué l’agence Wafacash de Nord foire risque la réclusion criminelle à perpétuité.

Pour préparer le baptême de son fils et éviter l'arrestation de sa mère qui aurait fait l'objet d'une  plainte, A Dia a commis un braquage le 27 mars 2019. L'acte qu'il a commis avec son frère d'arme L. Sagna risque de leur coûter des années de privation de liberté. Ce, après que A. Dia a été condamné à 2 ans dont 6 mois ferme devant le tribunal militaire pour vol d’arme dans une caserne, l'arme qu'il a utilisée lors du braquage.

Les deux anciens militaires étaient attraits devant le prétoire pour des accusations relatives au braquage, en 2019, de l’agence Wafacash sise à Nord foire. Lors de ce coup, les deux soldats avaient emporté la somme de 977 429 francs CFA qu’ils ont finalement jetée lorsqu’ils ont été pris en chasse par une foule en furie avant l’intervention rapide des gendarmes de la même localité. En effet, c’est A Dia qui a nourri l’idée de cette attaque à main armée en sollicitant l’aide de son acolyte L. Sagna. Et s’il a agi ainsi, c’est parce que sa mère avait des difficultés financières et, la seule solution qu’il avait pour les résoudre, c’était d’attaquer une agence de transfert.

Selon l’économie des faits, ce dernier est venu une première fois pour un repérage des lieux en effectuant un transfert d'argent. Abdoulaye Dia, qui était en tenue militaire est revenu en civil.  Devant leur attitude suspecte, la caissière a voulu fermer à clé la porte du box. Malheureusement, ses assaillants se sont rués sur elle et Abdoulaye Dia a braqué son arme sur celle-ci. Prise de panique, elle s’est mise à crier de toutes ses forces. A l’en croire, Lamine Sagna a essayé de la bâillonner avec un ruban adhésif. Pour la faire taire, l’homme qui n’y arrivait pas avec le ruban a saisi le foulard de la dame qu’il a enfoncé dans sa bouche. Pendant ce temps, Abdoulaye Dia vidait les caisses. Malgré l’intervention d’un vigile qui se trouvait à côté, les braqueurs parvinrent à prendre la fuite. Mais ils ont été rattrapés par des passants partis à leurs trousses. Selon la victime, ils avaient emporté la somme de 966 mille francs CFA. Un montant que réclame l'avocat de Wafacash.

Ayant reconnu le cambriolage depuis l’enquête préliminaire, Abdoulaye Dia, qui est accusé des chefs d’association de malfaiteurs, de vol en réunion avec violence et usage d’arme, a évoqué les tracas de la vie pour justifier son acte. A l’en croire, sa femme venait fraîchement d’accoucher et sa mère était sous le poids d’une plainte, à cause de dette qu’elle avait contractée. Après avoir disculpé son frère d’armes Lamine Sagna qui ignorait son plan, il a soutenu que l’arme volée qui lui a valu sa radiation de l’armée, après 12 ans de loyaux services, était une arme factice.

Entendu, Lamine Sagna, qui répond des mêmes chefs que son supérieur hiérarchique, a renseigné que celui-ci lui a demandé de l’accompagner chez une de ses tantes. D’après lui, il accompagnait juste son ami et qu'au moment des faits, il avait les yeux rivés sur son téléphone. Ce qui a fait dire à son avocat, qui a demandé son acquittement, qu'il n'était qu’un simple spectateur, au moment des faits.

Mais leurs allégations n’ont pas empêché le substitut du procureur de la République de requérir leur culpabilité.

Les avocats d’Abdoulaye Dia ont sollicité une application bienveillante de la loi pénale pour leur client. Ceux de Lamine Sagna ont plaidé l'acquittement. Le tribunal a mis l’affaire en délibéré au 20 avril 2022.