NETTALI.COM - Le journaliste René Capain Bassène serait-il “mouillé jusqu’au cou”, dans l’affaire du Massacre de Boffa Bayottes ? Tout porte à le croire. Du moins, si l’on se refaire à l’ordonnance de mise en accusation du juge d’instruction à la Chambre criminelle du Tribunal Régional de Ziguinchor dont lecture a été faite, hier.

Ouverte, depuis le 17 mars, la Chambre criminelle du Tribunal de Grande instance de Ziguinchor a connu, hier, l’affaire sur le massacre de Boffa Bayottes qui a fait 14 morts, sept blessés, le 6 janvier 2018. Il était 10 heures quand l’audience a été ouverte, après une ambiance conviviale agrémentée par les retrouvailles entre la vingtaine d’avocats présents. Dans le box des accusés, le journaliste René Capain Bassène en charge, à l’époque, du volet communication à l’Agence nationale pour la relance des activités socio-économiques en Casa-mance (Anrac) et 14 autres co-accusés. Un des accusés était absent. Il s’agit de César Atoute Badiate, le Chef de guerre du Front Sud des combattants du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC). Ce dernier, et comme prévu, ne s’est pas présenté à la barre du tribunal. Il sera jugé par contumace.

Après l’appel et l’identification des accusés, le président de la Cour, selon notre source Enquête, a procédé à la lecture d’une demande de report de l’audience de “quelques jours” formulée par l’avocat Me Clédor Ciré Ly, suite au décès de sa maman adoptive. Une demande rejetée par le maitre des poursuites au motif qu’au regard de la “logistique extraordinaire” déployée pour ce procès, le décès ne peut pas motiver le renvoi du procès. “Il s’agit en l’espèce d’une situation exceptionnelle”, a opposé la défense. Interrogés, les mis en cause ont tous souhaité la présence de leur avocat Me Clédor Ciré Ly.

Après délibération, la Cour a décidé de la “suspension” du procès jusqu’à ce matin (mardi) à 09 heures. Toutefois, elle a décidé de la lecture de l’ordonnance de renvoi du juge d’instruction. Ordonnance dans laquelle, le journaliste Réné Capain Bassène est “mouillé jusqu’au cou”. L’ordonnance de mise en accusation se fonde sur les mails, courriels, appels téléphoniques, communiqués, réunions à Toubacouta, rencontres avec César Atoute Badiate relatives à cette affaire, déplacements en Gambie et témoignages des co-accusés, tous compromettants. Il aurait même évoqué avec Jean François Biagui, ancien secrétaire général du MFDC, de “l’imminence d’une catastrophe dans la forêt” de Boffa Bayottes.

Autant d’éléments qui fondent la religion du maitre des poursuites qui estime que le massacre de Boffa Bayottes a été planifié, dirigé par le journaliste René Capain Bassène et coordonné par son codétenu Abdou Karim Sagna qui, dans la nuit du 5 janvier, vers 03 heures du matin, a procédé à la distribution des armes à feu qui ont servi au massacre des bucherons à la recherche de bois mort, le 6 janvier dans la forêt de Boffa Bayottes.