NETTALI.COM - Après plus de 30 ans de patience, les diambars de la guerre du Golfe réclament leurs indemnités et une réparation pour les 93 victimes. Car, sur les 36 pays de la coalition, les 35 ont reçu leurs indemnités.

“Un accident a eu lieu le 21 mars 1990 vers les coups de 6 heures du matin et les obsèques ont terminé vers 18 heures. Les hommes étaient calcinés à la suite de ce crash. Il fallait les sortir, les laver, redresser leurs membres et faire la prière mortuaire selon les coutumes de la religion. Par devoir de mémoire, on ne devrait pas être seul durant cette journée. Mais malheureusement, ce fut le cas”, a déclaré, hier, le coordonnateur du collectif des Diambars de la guerre du Golfe. L’Adjudant-Chef de l’armée Malick Guéye prenait part à une conférence de presse organisée par l’ONG Jamra. Selon lui, l’Etat est une continuité. De 1990 à 2022, rappelle-t-il, “il y a eu plusieurs gouvernements. Beaucoup d’entre eux, pensaient que le sujet de la guerre du Golfe était tabou. Personne n’osait réclamer ses droits en cette période. Puisque chaque jour, les gens partaient à la retraite, petit à petit, le collectif a vu le jour”.

“Nous étions 496, à l’heure où je vous parle presque 99% sont partis à la retraite, plus de 200 sont morts. Ce n’est qu’en 2017, qu’on a agité le dossier et nous avons eu un interlocuteur, à l’occurrence le Président Macky Sall. Entre temps la Covid-19 est passée par là et nous avons été patients. Mais aujourd’hui, tout est rentré dans l’ordre. A l’époque, le Président Sall nous avait promis de faire une réparation, parce que c’est une plaie béante. L’argent que les Saoudiens nous avez proposé comme salaires, nous ne l’avons jamais vu. Sur les 36 pays de la coalition, les 35 ont reçu leurs indemnités. Ce qui est incompréhensible. Cet accident avait fait 93 victimes. L’avion était assuré, on ne peut pas comprendre que, dans un accident pareil, les victimes ne puissent pas être indemnisées”, a indiqué le Diambar, dans les colonnes de Enquête ce mardi 22 mars.

D’après l’Adjudant-Chef de l’armée Malick Guèye, l’Etat leur avait promis une réparation, parce qu’il ne peut pas leur rembourser ce qu’il leur doit dans sa totalité. Environ, poursuit-il, chaque soldat devait avoir 100 millions FCFA. “Nous demandons une réparation, car le temps passe. Parmi les 402 rescapés qui sont venus au Sénégal, la moitié est morte. Ils sont partis après avoir vécu une misère. Les veuves sont parvenues à éduquer leurs enfants dans la dignité pendant plus de 30 ans. Donc, il est vraiment temps que nous entrons dans nos fonds. Cette histoire du Golfe est une honte nationale. Tout le monde le sait. Faisons de telle sorte que cela ne soit pas une honte internationale, parce que, ce n’est pas exclu”, dit-il.

“La suppression du poste du PM a ralenti ce dossier”

En tant que médiateur dans cette affaire, le vice-président de l’ONG Jamra affirme que la suppression du poste du Premier ministre a constitué un obstacle majeur dans l’évolution du dossier portant sur l’indemnisation des victimes de la guerre du Golfe pour la simple et bonne raison que la primature était leur porte d’entrée. Selon Mame Mactar Guéye l’ancien PM, Boune Abdallah Dione, avait lui-même pris la décision de mettre sur pied une commission technique composée de plusieurs entités. Au terme d’un long marathon qui a duré plusieurs mois, avec plus de quatre rendez-vous, tous les éléments étaient constitués. Toutes les preuves ont été fournies et l’ex PM assurait que Macky Sall était dans les bonnes dispositions pour qu’une solution rapide soit trouvée pour mettre un terme au calvaire de ces diambars.

“C’était au Chef de l’Etat que revenait la primeur de faire l’annonce à la salle de banquets. Ce dossier a perduré, parce qu’il y avait une erreur dans le passé. Ce qui a été réglé. L’espoir est permis, doncn attendons le Chef de l’Etat. J’ai contacté ce dernier hier (avant-hier) et il est dans les dispositions de trouver une solution. Mais, je ne saurais donner un délai, puisque la suppression du poste du PM qui a été notre porte d’entrée est passée par là. Je suis très petit pour le faire”, a indiqué Mame Mactar Guéye.