NETTALI.COM- Mamadou Ibra Kane n'est plus le président du Conseil des  diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal ( Cdeps). Le journaliste a démissionné de son poste suite à sa condamnation pour injures publiques au préjudice d'un de ses ex-employes.

Le jeudi 17 mars, le tribunal correctionnel de Dakar a déclaré coupable d'injures publiques le président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal. Pour la sanction, Mamadou Ibra Kane a écopé d'une peine d'un mois ferme et du paiement de la somme de 1 millions de francs CFA à son ex-agent Birahim Diakhite. Suite à cette condamnation, le patron de Stades a décidé de démissionner à la tête du patronat de la presse. " Ma condamnation au pénal me dénie aujourd’hui toute légitimité morale de diriger le patronat de la presse. C’est pourquoi, je démissionne de mon poste de Président du Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS)", informe Mamadou Ibra Kane. Justifiant sa démission  il argue: " les médias sénégalais sont actuellement confrontés à de grands défis, qui posent le problème même de leur survie, et je ne voudrais en aucun cas polluer la lutte pour une presse libre et indépendante".

A en croire le journaliste, ce communiqué est une première action pour défendre son honneur car il se désole que les médias sénégalais et les réseaux sociaux le présentent comme " un criminel de la pire espèce. '. " Condamné au pénal comme un vulgaire délinquant, je dois défendre mon nom et l’honneur de ma famille. Pour cela, je vais intenter toutes les actions légales nécessaires ", explique M. Kane.

Par ailleurs le patron de presse est revenu sur le différend ayant conduit à sa condamnation. Il a rappelé que c'est lié à la crise sanitaire qui l'avait poussé à " proposer aux journalistes une réduction des salaires comme alternative au licenciement pour motif économique." Parlant de " problème social travesti en affaire pénale", il renseigne  que le journaliste, qui l’a attrait à la barre pour injures publiques a, lui, adopté une autre stratégie, en décidant de se donner les moyens au pénal. " Cet ex-employé est venu dans mon bureau avec l’intention manifeste de me provoquer et de m’enregistrer à mon insu. Pire, durant toutes mes déclarations durant l’enquête de gendarmerie et au tribunal, j’ai toujours affirmé que les mots «fils de p…» ont été rajoutés à l’enregistrement", relate M. Kane non sans contester la décision. " Là se pose même le problème de la recevabilité d’un enregistrement à l’insu de la personne concernée et l’intention malveillante dès le départ de son auteur. Se pose aussi le problème de la notion d’«injures publiques» dans un entretien privé entre un employé et son employeur dans le bureau de celui-ci. Ce serait aussi une première dans la jurisprudence sénégalaise d’emprisonner quelqu’un pour avoir, soi-disant, utilisé les termes «fils de p…», à moins que d’autres motivations ne justifient cette condamnation", dénonce-t-il.