NETTALI.COM - Invité du Jury du dimanche, Hamed Diané Séméga, haut-commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, a listé les avantages du fleuve Sénégal avant d’alerter sur la raréfaction de l’eau.

Le fleuve Sénégal regorge de potentiel et de potentialités de développement en tant que patrimoine commun pour les Etats membres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal. C’est du moins l’avis de Hamed Diané Séméga, haut-commissaire de l’OMVS, invité du Jury du dimanche. « Vous avez des potentialités minières dont l' exploitation économique dépendra du volet de navigation. Je vous parlais du tourisme qui va se développer avec la mise en œuvre du volet navigation et la densification des échanges. Des villes comme Podor ou Matam qui sommeillent et qui, pourtant, dans le passé étaient des villes vigoureuses, retrouveront leur dynamisme. Sans parler de la ville de Saint Louis où le fleuve se jette dans la mer », a expliqué le haut-commissaire.

Mieux, poursuit-il, il y aura aussi de l’agriculture irriguée parce qu’il y a un potentiel de 408.000 hectares aménagés aujourd’hui sur lesquels « nous avons aménagé environ 212.000 ». Et renseigne-t-il : « sur ces 212.000, il y a environ 120.000 qui sont exploités principalement entre le Sénégal et la Mauritanie ». Il se réjouit des efforts très rigoureux qui, selon lui, sont en train d’être faits dans les programmes nationaux pour valoriser cette eau du bassin au service de l’agriculture irriguée.

Grâce à Manantali, le Sénégal a gagné 350 milliards

« Par la mise en œuvre des projets d’infrastructures de production d'électricité, l'OMVS accroît donc le potentiel de développement. Nos pays ont gagné près de 1000 milliards en 20 ans grâce à Manantali. Le Mali a gagné environ 635 milliards, le Sénégal 350 milliards et la Mauritanie 150 milliards. Nous produisons de l’électricité pas chère ». Selon lui, pour qu’on arrive à une autosuffisance alimentaire grâce au fleuve, il faut juste mieux gérer celui-ci. Mais, constate-t-il pour le regretter : « l’eau est malheureusement en danger. La ressource se raréfie avec le changement climatique. L’eau est agressée aussi par les comportements des hommes. Vous avez les destructions systématiques de certains cours d’eau comme la Falémé avec l’orpaillage ». Il ajoute : « La Falémé qui occupe 20 à 25% des apports est menacé de disparition à cause de l’orpaillage anarchique et d’autres comportements de l’homme. Les têtes de source sont en danger parce que les populations procèdent à des déforestations massives. Ce que nous faisons à l’OMVS c'est d'aider les populations à d’abord prendre conscience des enjeux ».