NETTALI.COM - Prenant part à la cérémonie de dédicace des « Mélanges offerts au professeur Iba Der Thiam », Cheikh Tidiane Gadio a dénoncé le mutisme des intellectuels africains sur ce qui se passe dans le continent. Il a aussi plaidé pour la transformation de la commission de la CEDEAO en fédération des Etats de l’Afrique de l’Ouest.

L’Afrique est à la croisée des chemins. Le continent est infesté par des conflits et des coups d’Etats militaires. Des actes condamnables auxquels les africains doivent mettre fin. Ancien ministre des Affaires étrangères et présentement député à l’Assemblée nationale, Cheikh Tidiane Gadio a profité de la cérémonie de dédicaces des « Mélanges offerts au professeur Iba Der Thiam » pour dénoncer le silence des intellectuels africains sur ce qui se passe dans le continent. « Je pense qu’aujourd’hui, il y a un silence des intellectuels. Les époques sont certes totalement différentes, mais le débat a changé. Le contenu des débats a changé. La richesse des débats a changé. Et cela est catastrophique », dénonce-t-il. Un fait qui, selon lui, se justifie par le mutisme des intellectuels africains. « C’est parce que les intellectuels se sont tu que d’autres ont pris la parole. La nature a horreur du vide. Aujourd’hui, il faut arrêter ceux qui prennent la parole et qui parlent au nom de l’Afrique ou au nom du Sénégal. Le professeur Iba der Thiam du point de vue de l’interpellation historique a fortement interpellé les intellectuels sénégalais et les intellectuels africains de manière générale », souligne-t-il.

L’ancien ministre des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a aussi lancé des pierres dans le jardin de la CEDEAO. Il plaide pour la transformation de cette organisation en fédération des Etats de l’Afrique de l’Ouest. A son avis, ces histoires de commission de la Cedeao doivent être arrêtées. D’autant plus que regrette-t-il : « La commission ne marche pas, il faut arrêter cela. Il faut une armée africaine pour déloger les terroristes. Il faut qu’on aille très vite parce qu’on est en train de détruire notre continent sous nos yeux et nous sommes tous de potentiels complices ».