NETTALI.COM - Condamnée, hier, pour escroquerie, A. D. Seck, 18 ans, a bénéficié d’une dispense de peine. Cette jeune, à la fleur de l’âge a escroqué plusieurs commerçants sous la contrainte d’une dame qui menaçait de divulguer les photos intimes de son père sur le net.

La jeune fille, A. D. Seck a comparu à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour escroquerie. Elle a déplumé plusieurs commerçants. Mais, d’après elle, si elle s’est lancée dans cette activité délictuelle c’était pour céder au chantage d’une dame qui détiendrait des images obscènes de son père et cette dernière menaçait de les divulguer. Ce qu’elle ne désirait d’autant plus qu’elle ne voulait pas que les parties intimes de son pater se retrouvent sur la toile.

Comme modus operandi, la jeune demoiselle se présentait dans les magasins en se faisant passer pour une cliente. Après avoir choisi des objets de valeur, elle proposait de payer via Orange Money. Ce que ses victimes, qui étaient loin de deviner ses intentions, acceptaient. Mais, à peine sortie de leurs magasins, elle annulait les transactions, avant de fondre dans la nature. Ainsi, le numéro de la jeune fille a fait l’objet d’une réquisition. Elle a été alpaguée par les éléments de la Section de recherches à son domicile, à Malika.

C’est d’un ton candide, qu’A. D. Seck a reconnu le chef d’escroquerie qui lui est reproché. Toutefois, elle a précisé avoir été manipulée par une certaine Angela Gomis. Celle-ci détiendrait des images obscènes de son père. Avec, dit-elle, elle lui faisait un chantage et l’a obligée à escroquer des commerçants. D’ailleurs, elle renseigne que c’est cette Angela qui tirait les ficelles à distance.
J’ai agi sous le coup de la menace. Angela Gomis m’a une première fois contactée sur Watsapp pour, dit-elle, me proposer un travail. Quand je lui ai demandé des détails sur ce travail, elle m’a clairement dit qu’elle voulait que je me prostitue. Ce que j’ai refusé. Elle m’a fait savoir qu’elle détenait des vidéos obscènes de mon père’’, raconte-t-elle. Poursuivant sa narration, elle affirme : “Elle m’a contactée une seconde fois. Cette fois-ci, elle m’a envoyé les vidéos dans lesquelles mon père était dans une posture inconfortable. Ainsi, elle m’a contrainte à travailler pour elle et j’ai accepté pour préserver l’honneur de ma famille.’’

Sur la manière dont elle a réussi à gruger les commerçants, elle renseigne : “Chaque matin, Angela me faisait un transfert d’argent. Cet argent était destiné à acheter un article dans des boutiques par Orange Money. Mais une fois que je sors, c’est elle-même qui annulait les transactions. Elle avait fait de mon numéro un double Sim. Du coup, elle avait accès à mon compte Orange Money. Après, je me chargeais d’écouler toutes les marchandises, avant de lui remettre tout l’argent. Elle m’avait envoyé de l’argent en guise de commissions, mais je n’ai pas accepté, parce que je ne voulais pas de cet agent. C’était le fruit de leur arnaque, elle et son gang.’’

La Sonatel, qui s’est constituée partie, civile a réclamé le franc symbolique, en guise de dédommagement.

À sa suite, la représentante du parquet a requis contre la jeune fille une peine d’emprisonnement ferme de deux mois.

Dans sa plaidoirie, le conseil de la défense, Me Bamba Cissé, se dit surpris par les réquisitoires du parquet. “Ma cliente a un sens élevé de l’honneur. Elle n’a pas agi, parce qu’elle est cupide, mais pour sauver l’honneur de la famille. Il y a des circonstances atténuantes qui pouvaient vous permettre de lui accorder le bénéfice du doute’’, a relevé la robe noire qui sollicite que sa cliente soit dispensée de peine et que Sonatel soit déboutée.

Finalement, le tribunal, après délibéré, a suivi la plaidoirie du conseil de la défense en dispensant de peine A. D. Seck. Néanmoins, elle a été déclarée coupable du chef d’escroquerie et doit également allouer le franc symbolique à la Sonatel.