NETTALI.COM - Même si B. Thiam, le principal suspect de la mort du Bijoutier Ndongo Guèye a nié les faits, les enquêteurs des Parcelles assainies, renforcés par  des membres de la Brigade de lutte contre la criminalité (Blc), une entité de la Sûreté urbaine, ont réussi à reconstituer les pièces du puzzle. Voici les résultats de leur enquête.

Le jour des faits, le bijoutier Ndongo Guèye s’est présenté dans la chambre de B.Thiam pour lui réclamer une dette de 6 millions de francs Cfa, représentant le reliquat du prix d’une quantité d’or qu’il lui avait remis.

Ce que B.Thiam a d’ailleurs reconnu lors de son audition. «Il est venu me réclamer ses 6 millions FCFA. C’était le matin. Je lui ai payé son argent et il est reparti. Vers 18 h, il est revenu chez moi. C’était pour me demander s’il n’avait pas laissé son téléphone portable  à la maison. Je lui répondu non et il est reparti».
Sauf que, selon les enquêteurs, les choses ne se sont pas passées comme ça.

Selon l’enquête, lorsque Ndongo Guèye s’est présenté chez B.Thiam pour réclamer son argent, les deux hommes ont eu une altercation. B.Thiam a alors aspergé un gaz asphyxiant à Ndongo Guèye avant de l’étrangler jusqu’à ce que mort s’ensuive. Ce que révèle d’ailleurs le certificat de genre de mort versé dans le dossier.

Voyant que son vis à vis est mort, B.Thiam, selon l’enquête, a pris un de ses oreillers et l’a ouvert pour récupérer le coton qui se trouve à l’intérieur. Coton avec lequel il a bouché les narines du défunt qui laissaient échapper du sang. Il enroule ensuite le corps inerte autour du drap et l’enferme dans sa chambre, après avoir pris le soin de récupérer le portable du défunt. Il se rend ensuite au marché de Thiaroye où il a acheté des sacs en plastique avant d’aller jeter le portable vers la place de Malibu.

Revenu chez lui, il s’enferme dans sa chambre, enroule le défunt dans les sacs en plastique achetés à Thiaroye et attend la nuit pour mettre Ndongo Guèye dans son propre véhicule qu’il avait garé à l’entrée de la maison du présumé meurtrier lorsqu’il est venu réclamer son argent. B.Thiam, selon toujours l’enquête, prend le soin d’enfiler un blouson à capuche et démarre la voiture du défunt, lui dont la conduite laisse à désirer.

En cours de route, un crime n’étant jamais parfait, il heurte violemment un véhicule particulier dont le chauffeur était parti à l’aéroport Blaise Diagne récupérer un passager. Il ne s’arrête pas, obligeant le chauffeur à se lancer à sa poursuite. Ce dernier dont la conduite est meilleure que le présumé meurtrier finit par le rattraper. B.Thiam se gare, sort de la voiture et réussit à disparaître dans les ruelles sablonneuses, laissant la clé de contact du véhicule sur place.

Le chauffeur du véhicule particulier, qui était entrée dans une colère noire, récupère la clé, démonte la batterie du véhicule et l’embarque dans son véhicule avant de retourner se coucher. Raison pour laquelle le défunt a été découvert dans les conditions que tout le monde sait, à l’intérieur de son propre véhicule, enroulé dans des sacs en plastique.

Ce n’est que plus tard que le chauffeur du véhicule particulier a appris la découverte macabre de Ndongo Guèye. Il part alors à la police, fait son témoignage et donne une description de l’homme à la capuche qui sera identifiée plus tard comme étant B.Thiam. Capuche qui sera d’ailleurs découverte dans sa chambre ainsi que le drap maculé de sang et l’oreiller troué.

Les téléphones du défunt, de même que celui de B.Thiam, suivant réquisition de la police, seront bornées au marché Thiaroye, là où le présumé meurtrier a acheté les sachets en plastique (le vendeur a été retrouvé et auditionné), et près de la plage de Malibu. Endroit où le téléphone du défunt a cessé d’émettre.

Toutes ces données scientifiques confortent la police dans l’idée que B.Thiam est le meurtrier de Ndongo Guèye, même si le mis en cause n’a pas encore reconnu les faits.

Il est présentement en garde à vue, une mesure qui pourrait être prolongée.