NETTALI.COM - Face à la grève des syndicats des transports routiers, le gouvernement veut se montrer ouvert au dialogue, mais ferme dans les respects des droits des uns et des autres. Le ministre des Transports vient de le déclarer en conférence de presse. 

La grève des syndicats des transports routiers était évitable. C'est du moins la conviction du ministre des Transports. Mansour Faye a fait face à la presse ce jeudi en début de soirée pour porter la voix du gouvernement face à ce mouvement d'humeur qui bloque l'économie nationale depuis 48 heures maintenant. D'emblée, le ministre des Transports a confirmé le refus des transporteurs de le rencontrer sans la présence des autres membres du gouvernement concernés par leur plateforme revendicative.

Faisant la genèse du conflit entre les deux parties, Mansour Faye déclare : "Le  17 août 2021, j’ai reçu deux des responsables du Cadre unitaire des syndicats des transports routiers du Sénégal (Custrs), à savoir Alassane Ndoye et Gora Khouma. Après le dépôt de leur préavis de grève, je les ai conviés à une rencontre pour des négociations afin de trouver les solutions les meilleures à travers une lettre datée du 9 novembre 2021. Mais ils ont refusé de nous rencontrer. Hier, mes collaborateurs ont rencontré des responsables du Cadre pour les convier à une rencontre prévue ce jeudi à 14 heures. Mais jusqu'à 15 heures, ils ne sont pas venus. Je les ai joints au téléphone, ils m’ont dit qu’ils ne pouvaient pas venir sans la présence des autres ministres concernés." Pourtant, à en croire le ministre des Transports, même si ses autres collègues ne pouvaient pas assister à la rencontre, ils ont envoyé de hauts représentants, notamment le colonel des Douanes, celui de la gendarmerie, le secrétaire général du ministère de l'Intérieur... Ce qui lui fait dire : "Le gouvernement constate que le cadre ne veut pas discuter." Pourtant, rappelle-t-il, "En conseil des ministres, le président de la République a donné des instructions pour que le ministre des Forces armées, le ministre de l’Intérieur et moi-même se retrouvent. Et après une longue discussion, la décision a été prise de réduire à trois les postes de contrôle sur chaque corridor. On a commencé aujourd’hui à mettre en application cette mesure. Un arrêté interministériel est attendu très prochainement". Une manière de rassurer les transporteurs qui ne cessent de dénoncer les tracasseries de la police et de la gendarmerie.

Sur les autres points de revendication des syndicats des transports routiers, Mansour Faye avoue qu'il y a une concurrence déloyale des "war gaïndé", "allô taxi"... "C'est un transport irrégulier ou illégal", dit-il. Non sans promettre d'y mettre un terme. Et pour ce qui est du système de pesage des gros-porteurs, le ministre des Transports rappelle que c'est le 19 septembre 2019 que le Sénégal a pris cet engagement auprès de l’Uemoa. Mais il ajoute que l'Etat du Sénégal fait de la tolérance par rapport à ce règlement 14 qui est appliqué dans tous les autres pays membres de l'Uemoa.

"Le gouvernement est conscient des difficultés créées par cette grève. Nous regrettons les conséquences sur l’économie du pays. Pourtant, cette grève était évitable", souligne Mansour Faye. Qui ajoute : "Le gouvernement condamne les saccages des bus Dakar Dem Dikk et les agressions contre les acteurs des transports qui veulent aller travailler." Mais, avertit-il, "l’Etat ne laissera pas faire. Il prendra ses responsabilités pour le respect des droits de ceux qui veulent aller travailler. Les gouverneurs, préfets, sous-préfets et les forces de l’ordre seront mobilisés pour assurer la sécurité de ceux qui veulent aller travailler."