NETTALI.COM  - Le Congrès national africain (ANC) n'a rassemblé que 46% des suffrages lors des élections municipales de cette semaine en Afrique du Sud, montrent les chiffres définitifs publiés jeudi, son pire résultat électoral depuis son arrivée au pouvoir en 1994 après la fin de l'apartheid.

Le parti du président Cyril Ramaphosa paie ainsi très cher le ras-de-bol des électeurs face à de multiples scandales de corruption et aux insuffisances des services publics dans des régions qui ont longtemps été ses principaux bastions.

Selon les chiffres détaillés de la Commission électorale, le principal rival de l'ANC, l'Alliance démocratique (DA), a obtenu 22% des voix et les Combattants pour la liberté économique (EFF) 10%.

Lors des municipales de 2016, l'ANC avait obtenu 54% des voix, ce qui avait déjà constitué le plus mauvais score depuis 1994.

Les partis d'opposition peinent toutefois à capitaliser sur la désaffection des électeurs pour l'ANC: la DA reste considérée par une bonne partie de la population comme le porte-voix de la minorité blanche aisée tandis que l'EFF, d'inspiration marxiste, joue sur une rhétorique radicale et parfois violente qui limite son potentiel électoral.

Des dirigeants de l'ANC ont reconnu mercredi que les résultats des municipales devraient conduire le parti à "se ressaisir".

"C'est un signal sans ambiguïté adressé à l'ANC par l'électorat (...) Les gens sont déçus par l'ANC", a dit son secrétaire général adjoint Jessie Duarte lors d'une conférence de presse.

De son côté, Julius Malema, dirigeant de l'EFF, a déclaré jeudi que les prochaines élections générales, en 2024, seraient encore pires pour l'ANC et que le score inférieur à 50% du parti au pouvoir faisait de lui "le plus heureux des hommes".

John Steenhuisen, chef de file de la DA, a déclaré pour sa part que l'objectif de son parti pour 2024 serait de détrôner l'ANC.

Avec Reuters