NETTALI.COM- Le président de l'Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG), Amadou Oury Bah, propose une transition de 24 à 30 mois pour permettre à l’Etat guinéen de repartir sur des bases beaucoup plus solides.

Le Président de la transition guinéen Mamadi Doumbouya a été installé dans ses fonctions vendredi dernier. Il a décliné sa feuille de route pour remettre la Guinée sur les rails. Invité du Jury du dimanche, le président de l'Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG), Amadou Oury Bah, a fait des propositions sur la durée de la transition. « La période que nous, nous avons proposée, c'est 24 mois, pour faire ces chantiers essentiels. Et éventuellement, une translation de six mois au cas où les aléas empêcheraient le processus d'aller au rythme souhaité. Donc, une transition entre 24 et 30 mois serait tout à fait raisonnable pour permettre à l'État guinéen de repartir sur des bases beaucoup plus solides », a-t-il déclaré.

D’après lui, la durée de la transition n'est pas encore fixée puisque ça doit faire l'objet de négociations d'une part avec la CEDEAO, de l'autre côté avec les forces vives de la nation. Cependant, pour lui, ce qui est le plus important, c’est de faire en sorte que les priorités absolues de la transition puissent être résolues. « D'abord, nous avons la Constitution, qui devrait être refondue et adoptée par voie référendaire. Nous avons également un recensement général de la population à faire, et de là, on pourra extraire le fichier électoral qui permettra d'avoir quelque chose de viable, pour nous permettre d'organiser de manière acceptable les élections futures. Un recensement général de la population, celle qui est à l'intérieur et celle qui est à l'extérieur, on ne peut pas faire cela en six mois, ni en douze mois », pense-t-il.

D’après lui, à l'heure actuelle, il faut éviter les erreurs du passé. « Avec la transition que nous avons connue pendant un an avec le capitaine Dadis Camara, nous n'avons pas obtenu de feuille de route. Nous n'avons pas eu une charte. Nous avons passé le temps à des questions de guéguerre et c'est ce qui a abouti en fin de compte à la tragédie du 28 septembre 2009 », rappelle-t-il. Il enchaîne : « la transition qui a duré en fait deux ans n'a été effectivement jamais géré que pendant dix mois, ce qui a fait que nous avions escamoté des procédures notamment l'adoption de la Constitution de 2010 par voie référendaire. Ce que, par la suite, Alpha Condé a brandi pour dire que cette Constitution de 2010 manque de légitimité. Aujourd'hui, il faut faire les choses de manière régulière, ordonnée, sérieuse, sans pour autant escamoter l'avenir ».

Toutefois, Bah Oury exclut de participer au gouvernement. Selon lui, il n'est pas souhaité que des personnalités politiques soient désignées pour entrer dans le gouvernement parce que « si on fait cela, on risque de remettre au sein du gouvernement les querelles et les contradictions qui minent l'espace politique guinéen ».