NETTALI.COM - Les électeurs qataris ont commencé à voter samedi pour les premières élections législatives de l'histoire de l'émirat, qui doivent désigner 30 des 45 membres d'un conseil au rôle strictement consultatif, un scrutin qui suscite des débats sur l'inclusion électorale et la citoyenneté.

L'émir Tamim bin Hamad Al Thani continuera de désigner lui-même les 15 autres membres du Conseil consultatif (Majlis al Choura).

Si ce Conseil est appelé à approuver le budget et certaines décisions politiques, il n'a aucun pouvoir de contrôle sur l'exécutif en matière de défense, de sécurité, d'économie ou d'investissement et l'émirat continue d'interdire les partis politiques.

On compte 18 femmes parmi les 183 candidats en lice samedi dans les 30 circonscriptions de l'émirat. Dans les bureaux de vote, hommes et femmes sont séparés.

La tenue de ces élections, approuvées lors d'un référendum constitutionnel en 2003, intervient un an avant la Coupe du monde de football organisée par le Qatar, un événement qui renforce l'attention portée à l'émirat.

Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman al Thani, a décrit le mois dernier ces élections comme une "expérience" en reconnaissant que le Conseil ne pourrait pas jouer "le véritable rôle d'un parlement" dès la première année.

La représentativité du corps électoral est en outre critiquée: en raison du nombre élevé de travailleurs étrangers dans l'émirat (premier producteur mondial de gaz naturel liquéfié), les Qataris ne représentent qu'environ 10% des 2,8 millions de personnes qui y vivent. Et tous les nationaux ne disposent pas du droit de vote, celui-ci étant réserve aux familles installées sur le territoire national avant 1930.

L'organisation non-gouvernementale Human Rights Watch (HRW) estime ainsi que plusieurs milliers de Qataris sont ainsi privés du droit de vote et elle a dénoncé l'arrestation en août d'une quinzaine de manifestants qui protestaient contre la loi électorale.

Selon une source qatarie, deux personnes étaient encore incarcérées vendredi pour "incitation à la violence et discours haineux".