Barthélémy Dias est catégorique. Pour lui, Me Abdoulaye Wade n’est pas celui qui a contraint le Parti démocratique sénégalais à tourner le dos à la grande coalition de l’opposition Yewwi Askanwi. Même s’il ne le dit pas, il semble faire porter la responsabilité à Karim Wade.

« Je reste convaincu que si Abdoulaye Wade était le seul aux commandes, on serait ensemble. Abdoulaye Wade n’est pas aux commandes ». Ces propos sont tenus par Barthelemy Dias, à l’émission Jury du dimanche. L'animateur, en l’occurrence Mamadou Ibra Kane, revient à la charge et lui demande si c’était l’œuvre de Karim Wade, cette bouderie du parti libéral. Barthélémy de répondre : « Je dis seulement par devoir de responsabilité et de vérité aux Sénégalais, on ne peut pas dire qu’on s’oppose à Macky Sall et on pense à autre chose qu’à s’opposer à Macky Sall. On n’est pas là pour faire rayonner ou faire briller qui que ce soit y compris Khalifa Sall et Ousmane Sonko. Ils sont des leaders de partis politiques, ils ont leur appareil politique, ils vont se battre pour pouvoir exister. Quiconque veut exister au Sénégal doit comprendre que le combat se passe au Sénégal ».

« Karim Wade doit rentrer, il doit prendre son courage à deux mains »

Il poursuit : « il faut être au Sénégal et se battre au Sénégal. Il faut qu’on se comprenne. Nous avons en face de nous un adversaire, c’est le président Macky Sall et son gouvernement, faisons leur face ! Nous devons tous faire face au président Macky Sall qui, aujourd’hui, cherche à briguer un troisième mandat. Et ces élections locales constituent pour nous le premier tour de l’élection présidentielle de 2024. Karim Wade doit rentrer. Il doit prendre son courage à deux mains, assumer et s’assumer ».

Abdoulaye Wade n’est pas responsable de l’implosion de la coalition de 2017

Par ailleurs, Barth a révélé que le président Abdoulaye Wade n’a été impliqué ni de près, ni de loin à l’implosion de la coalition de 2017.  « Karim Wade m’entend. J’ai discuté avec lui pendant 72h. Il sait ce qui s’est passé, moi je sais ce qui s’est passé. Khalifa Sall aussi, à sa décharge était en prison. Khalifa Sall m’a contacté pour me faire dire qu’il n’est pas candidat à la tête de liste et que tête de liste ne doit pas être le mobile de cette implosion. C’est moi qui me suis opposé par principe. J’ai demandé à Karim Wade de me dire est ce que lui il était candidat, il m’a dit non. Je lui ai demandé si son père était candidat, il m’a dit non. Je lui ai fait comprendre que Khalifa Sall était en prison et qu’on voulait faire de lui une tête de liste pour la symbolique », raconte-t-il. Poursuivant son récit, il indique : « Au moment où je lui parlais, le Pds avait fait de lui son candidat pour l’élection présidentielle tout en sachant qu’il n'était pas éligible. Si Karim Wade me dit être un homme politique et qu’il n’est pas en mesure de comprendre cela, que voulez-vous que je vous dise.

Dans la réalité, le président Abdoulaye Wade n’était pas supposé être sur les listes. Oumar Sarr, qui est aujourd’hui dans la mouvance présidentielle, peut infirmer ou confirmer ce que je dis ».

Barth dit comprendre l’ambition du Pds qui est de revenir au pouvoir. Elle est légitime. Il comprend aussi le vœu du président Abdoulaye Wade qui considère que le Pds doit exercer le pouvoir pendant 50 ans mais estime : « laissons les Sénégalais de décider s’ils sont d’accord ou pas ! Pour l’instant, si nous avons décidé de s’opposer au président Macky Sall, nous devons être en mesure de prendre de la hauteur et d’avoir de la tenue et de la retenue ».