NETTALI.COM- L’Union des magistrats Sénégalais (UMS) est très en colère contre Me Abdoulaye Babou et demande que des poursuites soient engagées contre lui. Elle l’accuse d’avoir tenu, lors d'une audience, des propos outrageants à l’endroit d’un parquetier et d’inciter à un soulèvement. Me Babou s'en défend.
Me Abdoulaye Babou suscite colère chez les magistrats. En fait, selon l’Union des magistrats sénégalais (UMS), au cours de l'audience correctionnelle tenue le mardi 1er juin 2021 par le Tribunal de grande instance de Diourbel, maître Abdoulaye Babou, avocat à la Cour, « sous prétexte de son appartenance à la communauté mouride et au mépris des règles élémentaires de courtoisie et de respect qui prévalent au sein de l'institution judiciaire, a tenu des propos outrageants à l'endroit du représentant du Parquet, à qui il a imputé des propos sortis de sa seule imagination ». « Plus grave encore », informent les magistrats, « il a incité l'assistance au soulèvement en jouant sur la fibre sensible des fidèles mourides et tenté de livrer le magistrat à la vindicte populaire ».
« Non content d'avoir troublé gravement l'audience, manqué de respect au pouvoir judiciaire, incité à la violence et mis en danger la vie d'autrui, il a persisté dans son dessein subversif en se rendant devant les médias pour soutenir sans aucune indication concrète, que celui-ci avait tenu des propos injurieux ou outrancier à l’égard de Serigne Touba », accuse encore Souleymane Téliko et ses collègues. Qui, « condamnent fermement ces actes inqualifiables qui, au-delà de l'offense particulièrement injuste faite au collègue concerné, constituent un affront fait à l’institution judiciaire dans son ensemble ».
Au regard de ces griefs, l’UMS rappelle que « le respect dû à la Justice s'impose à tous, y compris les avocats ». Aussi, manifeste-t-elle, à cet égard « sa vive désapprobation et sa profonde indignation quant au comportement de cet auxiliaire de justice ».
Pour finir, le bureau de l’UMS invite les autorités judiciaires à engager les poursuites qui s’imposent et fait savoir qu’il se réserve le droit d’user de tous les moyens légaux pour que pareil acte ne se reproduise.
Le parquetier accuse Me Babou de l’avoir insulté
Cependant, le communiqué de l’Ums est conforté par le compte-rendu du parquetier en question adressé au Procureur de la République. Dans celui-ci, le substitut Mamadou Saïdou Diao fait savoir à sa hiérarchie qu’il avait demandé à l’un des prévenus si l’argent qu’il avait versé à son co-prévenu représentait un « Addiya » à l’endroit de son co-prévenu. A l’en croire, Me Babou, constitué pour la défense l’a interrompu au motif que sa question était attentatoire à la dignité du « Mouridisme ». D’après toujours le parquetier, face à son refus de retirer sa question, il y a eu un incident d’audience. Ainsi, au cours de la passe d’armes entre lui et Me Babou, ce dernier l’a apostrophé et l’a indexé en lui lançant « tu es qui ?». Et lorsqu’il lui a fait remarquer qu’il n’avait aucune injonction à lui donner, l’avocat s’est permis de l’insulter et il a répliqué par les mêmes termes.
Me Babou
« Je ne laisserais personne piétiner ma foi et mes croyances religieuses »
Interpellé sur les griefs portés contre sa personne, Me Babou les rejette et accuse le procureur audiencier d’avoir « piétiné sa foi, ses croyances religieuses ». A l’en croire, ce dernier, a cité nommément Serigne Touba et a refusé de retirer ses propos. Lesquels ont, selon ses dires, touché l’assistance
Quid des poursuites demandées contre lui ? L’avocat dit qu’il est prêt à aller jusqu’au bout car il trouve « inadmissibles » les propos du parquetier et déclare à qui veut l’entendre qu’il préfère mourir que d’être pitié dans sa foi de talibé mouride.