NETTALI.COM - Le débat était houleux dans le bureau du Doyen des juges, Samba Sall. Lors de ce face à face, Adji Sarr, de même que son ex-patronne, ont campé sur leurs positions.

Dès les premières heures de la matinée, un important dispositif sécuritaire a été placé par les forces de défense qui ont quadrillé les alentours du Palais de justice de Dakar. Adji Sarr, à visage découvert au palais de justice de Dakar, a affiché une mine radieuse pour sa deuxième rencontre avec le juge d’instruction. C’est aux environs de 10H que l’ancienne masseuse de Sweet Beauté s’est pointée au Tribunal, accompagnée, dans son véhicule, par la féministe Gabrielle Kane et des agents de la Bip. Quelque temps après, son avocat attitré, Me El Hadji Diouf, est venu les chercher. Une occasion pour Adji Raby Sarr de se payer un bain de foule. Elle n’a pas manqué de remercier les membres du collectif pour La Défense de Adji (Coddas) qui étaient venus la soutenir, avec des pancartes sur lesquelles on peut lire : «Justice pour Adji Sarr». L’air déterminé, elle traverse les barrières exposées à l’entrée du Temple de Thémis. Interpellé par le presse, Adji Sarr lance, avec assurance : «Je dis oui à un procès.» Celle-ci a été par la suite accompagnée par les membres de sa famille, dont son père jusqu’au cabinet du juge d’instruction.

Selon nos sources, Adji a maintenu ses accusations de viols répétés. Elle a ainsi démonté devant les avocats, les arguments de Sonko selon lesquels, il se faisait masser seulement torse nu en gardant toutefois son pantalon. «A chaque fois qu'Ousmane Sonko manifestait son désir de recevoir son massage rapide, il gardait son pantalon, mais le plus souvent, il exigeait son massage complet. Dans ce dernier cas, il était tout nu, allongé sur le lit de la cabine. D’ailleurs, c’est ça la règle dans le salon. Tous les hommes sont nus et nous, les masseuses, sommes en string et soutien-gorge», a révélé Adji Sarr.

Interpellée sur ses connaissances en kinésithérapie, la patronne de Sweet Beauté, Ndèye Khady Ndiaye a répondu qu’elle ne s’y connaît pas, même si a t-elle précisé, avoir le don de soigner Ousmane Sonko de ses maux de dos à chaque fois qu’il se présentait au salon.

Une confrontation qui n’a pas du été paisible entre Ndèye Khady Ndiaye et son ancienne employée. La première a soutenu mordicus n’avoir jamais été informée de scènes de viol dans son salon. Une déclaration qui a poussé Adji Sarr à sonner la charge, en accusant son ancienne patronne d’adultère avec le leader de Pastef. Une accusation qu’elle a martelée en citant les autres masseuses comme témoins de ces faits.

«Ousmane Sonko était en réalité le patron de Sweet Beauté. C’est lui qui commandait tout et faisait tout ce qu’il voulait dans le salon», enfonce Adji Sarr. La jeune masseuse a même, par moments, méprisé Ndèye Khady Ndiaye dans ses propos : «Tu ne m’intéresses pas dans cette affaire, je n’ai pas porté plainte contre toi. C’est Ousmane Sonko que j’attends pour une confrontation.» Puis elle reviendra sur les circonstances des viols subis.

Elle rapporte ainsi devant le Doyen des juges, le substitut du Procureur présent à l’audience et les avocats qu'Ousmane Sonko, après un massage à quatre mains, faisait sortir les autres filles de la cabine avant de la forcer à coucher avec lui. De son côté, Ndèye Khady ne s’est pas laissée faire. Elle a traité son ex- employée d’être une profiteuse. La patronne de Sweet Beauté a ainsi affirmé qu’il ne peut pas y avoir de viol dans son institut de beauté.

Acculée par Me El Hadji Diouf, Ndèye Khady n’a pas manqué de répliquer violemment en accusant l’avocat d’être un violeur. Ce qui a été à l’origine d’un bruyant incident d’audience. Les conseils de Ndèye Khady ont tenté de relever des incohérences dans les accusations de Adji Sarr. Seulement, elle a refusé catégoriquement de leur répondre disant, à nouveau, attendre son face-à-face avec le leader de Pastef.