NETTALICOM - Comment faut-il qualifier la sortie d’Abdoulaye Bathily lors du panel organisé ce week-end  dans le cadre de la célébration du centenaire du Pr Amadou Makhtar Mbow ? Elle n’a pas en tout cas beaucoup plu dans les prairies marron-beige. Mais, toujours est-il que l’ancien patron de la LD s’est ému de la non application de la Charte de bonne gouvernance issue des Assises Nationales en alertant sur des élections « qui risquent encore d'être contentieuses alors que toutes ces questions ont été réglées par les Assises Nationales. » ; et aussi sur « le risque réel d'engager le pays vers l'inconnu et le chaos ».

Des Assises qu’il a en tout cas décrites comme «un processus qui a insufflé toutes les dynamiques politiques et sociales jusque dans les coins les plus reculés, au-delà même des partis politiques. Et le produit qui en a résulté en qualité, n'a jamais été produit par les formations politiques ».

L'ancien secrétaire général de la Ligue Démocratique n’a pas pu s’empêcher dès lors de penser « qu'un régime né de ce processus, puisse arriver à une telle négligence. ». Avant d’ajouter : « On n’a toujours pas vu un seul élément des Assises Nationales qui a été appliqué fondamentalement. » « Malheureusement, on dit que les Assises ne sont ni la Bible, ni le Coran. Ceux qui le disent semblent oublier que la Bible et le Coran sont des révélations, alors que le produit des Assises Nationales est à hauteur d'un consensus national des êtres de chair et de sang qui ont mis leurs espoirs dans ce processus, espérant en retour l'application des résultats pour éviter à notre pays les tourments et les errements du passé », a déploré l’ancien ministre. Pour l’ex-leader de la LD qui poursuit en le regrettant, les évènements de mars dernier ont fait revenir le pays à la case départ...

De quoi faire sursauter les snipers de l’APR, pressés de manifester leur loyauté et fidélité à Macky Sall en pilonnant Abdoulaye Bathily. Tel un ouragan, Abdoulaye Diouf Sarr s’est abattu sur lui en ces termes : « ce sont des propos malencontreux et saugrenus. Bathily garde encore une rancune née de l’échec de sa candidature à l’Union africaine ». Idem pour Abdou Mbow, habitué des phrases sèches et acerbes, il a lui aussi décoché ses flèches : « Bathily est d’une autre époque. La victoire de Macky Sall en 2012 lui est resté au travers du gosier ». Un dernier argument qui ne peut être qu’une ignorance de l’histoire politique sénégalaise.

En réalité, en faisant cette sortie, Bathily n’exerçait que son rôle de veille et d’alerte, en tant que militant actif des Assises nationales et acteur majeur des alternances au Sénégal. La déclaration selon laquelle sa défaite à l’Union africaine lui serait resté en travers de la gorge, est sans intérêt en l’absence d’arguments forts car elle ne viserait qu’à faire mal et à manipuler l’opinion.

Un commentaire de Bathily qui ne manque d’ailleurs pas de sens, ce d’autant plus que Macky Sall avait bel et bien signé la charte des Assises nationales au Point E, mais avait toutefois tenu à préciser à la présentation du rapport et de ses recommandations, qu’il prendrait ce qui lui plait.

Une sortie finalement mal comprise et qui sonne comme une attaque dirigée contre Macky Sall. De la furie et de l’excès de zèle ainsi qu’un manque notoire de mesure qui démontrent une allergie à la critique très palpable d’ailleurs chez le leader de l’APR qui s’est fait souvent remarquer dans ses sorties par cette propension à toujours chercher des occasions pour répondre à ses détracteurs. Plus récemment, cela avait été le cas avec les vaccins qu’il voulait offrir aux pays voisins, si les Sénégalais n’en voulaient pas ; ou alors sur la question du péage sur laquelle, il estimait que les Sénégalais pouvaient rouler sur des routes moins sures et jonchées de nids de poule, s’ils ne veulent pas payer le péage !

Dans un parti politique où il n’est question que d’évoquer la grandeur ou « la vison éclairée » du chef de l’Etat, il sera hélas bien difficile de voir celui-ci se remettre en question. C’est d’ailleurs tout le sens de ce qu’a relevé Abdou Aziz Diop, conseiller du président à l’émission « Déclic » sur la TFM, lorsqu’il reproche aux conseillers en communication du président de ne pas « interdire » à celui-ci de communiquer sur des sujets polémiques qui pollue l’essentiel.

Pas de quoi vraiment fouetter un chat, surtout qu’en démocratie, c’est le débat contradictoire et sain qui doit prévaloir en lieu et place de l’agressivité ou d’un pilonnage, lorsqu’un opposant se montre critique. Ceux-là qui font preuve d’intolérance, se ridiculisent tout simplement et devraient apprendre à prendre de la hauteur, surtout lorsqu’il est question d’un des ardents acteurs des alternances et combattant de la démocratie.

Y aurait-il un malaise entre Khalifa Sall et Barthélémy Dias ? Barth trouverait-il Khalifa Sall un peu trop conciliant ? Il n’y aurait aucun nuage si l’on en croit « Vox Populi » de ce vendredi 21 mai qui cite Dias qui reconnaît Khalifa Sall comme son leader puisqu’ « il lui doit ce qu’il est devenu ». Le jeune maire a toutefois dit lundi, à qui veut l’entendre qu’il sera candidat à la marie de Dakar. « Je serai candidat à la mairie de Dakar. Je ne suis pas avec Macky Sall et je ne serai jamais avec lui mais, je serai candidat pour la mairie de Dakar », a-t-il précisé. Avant d’ajouter : « Il faut que l’opposition se décide à se mettre ensemble. Pour se battre, on n’a pas besoin de faire des réunions. J’ai toujours dit que ce dialogue national ne servait à rien. Aujourd’hui, l’histoire est en train de me donner raison. Ce dialogue ne sert à rien. Les Sénégalais attendent un pouvoir qui dirige et une opposition qui s’oppose. Tout le reste relève de la littérature ».

Le tonitruant maire ne compte toutefois pas se laisser faire, ni surprendre. « que cela soit le tribunal, la cour des comptes, faites ce que vous voulez. Par la grâce de Dieu, je serai candidat à la mairie de Dakar », ajoutant que « ce n’est pas parce qu’on est incapable de gagner Dakar qu’on considère qu’on doit faire disparaître Dakar ( …) Dakar ne peut disparaître qu’avec la complicité de cette opposition… parce que qui ne dit rien consent et qui consent est complice ». Une manière d’inciter l’opposition à se battre au moment où il existe des désaccords aussi sur la date des locales, le découpage de Dakar, l’audit du fichier et la question du parrainage pour laquelle la Cour de justice de la Cedeao a récemment demandé au Sénégal de le supprimer dans un délai de 6 mois. En fait des découpage d’ailleurs, cela semble bien faire les affaires de certains car d’aucuns y voient un moyen d’accaparement du foncier en effectuant un partage façon hyène (Bouki).

Excroissance des affaires judiciaires, Ousmane Sonko, placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de l’affaire du viol supposé sur la dame Adji Sarr, ne pourra pas sortir du territoire national. En tout cas pas de sitôt. Le leader de Pastef-Les patriotes qui voulait se rendre au Togo s’est heurté à un niet catégorique du juge du deuxième cabinet. D’ailleurs celui-ci en a informé Me Bamba Cissé qui avait introduit une requête dans ce sens. Information confirmée par l’avocat.  Mais avant, le juge d’instruction, c’est le parquet qui avait été le premier à s’opposer à la requête de l’avocat de Sonko. Le procureur avait en effet introduit un réquisitoire pour demander que l’autorisation de sortie du territoire national soit refusée à Ousmane Sonko. Sous le coup d’un contrôle judiciaire, le leader de Pastef devait se rendre à Lomé, la capitale du Togo, pour un sommet de plusieurs personnalités africaines sur les “états généraux de l’Eco”. Rencontre prévue du 26 au 28 mai.

Le foncier et toujours le foncier. Les différends remontent tout le temps à la surface avec leur collège de contestations, de violences et d’arrestations. Cela a été le cas à Dougar où 34 personnes ont été arrêtés et un jeune atteint par balle. De quoi s’interroger sur le rôle de l’Etat et de son administration qui contribue à créer toutes ces confusions et conflits.

Pendant ce temps Macky Sall faisait son plaidoyer pour un « new deal » ou « plan Marshall » entre la France et l’Afrique, dans le but de trouver un moyen pour soutenir les efforts de relance des économies africaines dans le contexte de la crise engendrée par la pandémie du COVID-19.  Mardi 18 mai, ce sont plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement de pays africains et de pays partenaires, ainsi que des dirigeants d’institutions financières internationales qui se sont rencontrés à Paris. L’Afrique semble décidément être le seul continent à la traîne, encore adossé à la France. A Paris où se tenait le sommet sur la relance des économies africaines, Macky Sall a fait un plaidoyer pour l’annulation de la dette. Une demande que Patrice Talon du Bénin a jugé inopportune estimant  que ce serait une manière pour les  partenaires au développement de mettre des conditionnalités qui engendreraient un manque de souveraineté dans les politiques budgétaires.

Au sortir de ce sommet, des résultats notables n’ont pas été enregistrés, même si Amadou Hott, ministre de l’économie a son explication. D’après lui, tout le monde reconnaît aujourd’hui que l’Afrique n’a pas pu utiliser des instruments monétaires importants comme l’ont fait les pays du G20 qui ont injecté plus de 20 milliards de dollars dans le cadre de la gestion de cette crise et de la relance de leurs économies. « L’Afrique qui n’a pas réussi cela, a besoin d’un soutien surtout d’un instrument budgétaire à travers la mobilisation de ressources importantes concessionnelles, à travers également, pour certains pays, une annulation partielle de dette, une restructuration de dette pour certains pays, également de vacciner des Africains, parce que l’on ne peut pas atteindre l’objectif si l’Afrique reste en dehors du processus de vaccination », a déclaré le ministre.

« New deal », « Plan Marshall », peu importe la politique utilisée pour soutenir l’Afrique, les chefs d’Etat africains doivent davantage œuvrer à l’unité africaine, à l’érection d’une monnaie propre et à compter sur leurs propres forces, s’ils veulent sortir leurs peuples de la misère. Avouons que c’est quand même curieux pour un continent qui regorge d’autant de ressources à tout point de vue et qui devrait avoir de réelles capacités de négociations et qui se retrouve à tendre la main ! Il s’agit ainsi et surtout de sortir de cette politique de la main tendue pour mieux s’endetter et financer de bons projets dans une logique d’éradication de la pauvreté, dans un monde où les forts écrasent les faibles. Mais également sortir de ces querelles de leadership entre présidents africains pour une France qui n’a jamais cherché qu’à diviser pour mieux régner. 60 ans que cela dure, avouons que c’est quand même trop !

Il a dû goutter au « mbourook soow », ce cher Diattara, pour être aussi élogieux à l’endroit du chef de l’Etat.  « Il me fallait être au gouvernement pour mesurer le niveau d’engagement patriotique du président Macky Sall. Peut-être qu’il y a avait un manque de communication. Ils ne partageaient pas assez. Au quotidien, en conseil des ministres, le président Macky Sall ne cesse de donner des instructions pour que l’on traite les citoyens sénégalais avec respect. Peut-être que les Sénégalais ne connaissent pas bien Macky Sall ou bien on a fait une erreur d’appréciation sur l’homme », a déclaré le ministre en charge de l’Economie numérique. Aussi, sur la question du 3ème mandat, il se veut muet comme une carpe pour « respecter la ligne de conduite tracée par le président de la République, et partagée par le président Idrissa Seck ». Il semble en tout cas avoir bien appris l’art du volte-face dans le discours chez son mentor Idy à qui, il voue une loyauté sans borne. Mais difficile pour un jeune inexpérimenté comme Yankhoba de comprendre que ce que l’on fait est souvent plus important que ce que l’on déclare. Du chemin en tout cas à parcourir pour comprendre davantage les rouages de la politique.

Dans le monde du football sénégalais, c’est bien pire qu’en politique puisque c’est de 4éme mandat dont il est question à la tête de la fédération. Si Saër Seck qui en a effectué deux à la tête de la ligue professionnelle, a estimé devoir dire au revoir, si on en croit le quotidien sportif, « Stades » qui lui attribue ces propos, Augustin Senghor lui, aurait l’ambition de rempiler pour un 4e mandat. Selon les médias « Record » et « Stades », Saër Seck pourrait briguer la présidence de la Fédération sénégalaise de football (Fsf), poste pour lequel Augustin Senghor avait annoncé en 2017 que le mandat que les dirigeants venaient de lui attribuer, serait son dernier à la tête de la Fsf. Ce dernier est d’ailleurs désormais bien muet sur la question, en dépit des sollicitations de plusieurs médias qui voudraient le voir prendre une position précise sur ce sujet. De nombreuses sources prêtent à des dirigeants du football sénégalais la volonté de trouver un consensus autour de la candidature de Me Augustin Senghor à un nouveau mandat. Ce ne serait pas un « ni oui, ni non » par hasard en attendant de voir des tendances se dessiner ? Avec le virus de la politique, personne n’est à l’abri. Mais n’oublions quand même pas qu’Augustin Senghor est maire de Gorée.

La guerre médiatique entre Israël et le Hamas se prolonge au Sénégal où L’ambassadeur d’Israël au Sénégal, Roï Rosenblit a brisé le silence, au lendemain du cessez-le-feu entré en vigueur dans la bande de Gaza, après onze jours d’affrontements. Le diplomate plaide la légitime défense. Dans une déclaration faite vendredi 21 mai, celui-ci pense que l’Etat hébreux a  l’obligation « de défendre ses citoyens comme n’importe quel pays du monde le ferait contre les roquettes lancées par le mouvement Hamas », ajoutant qu’israël utilise « des armes de précision pour cibler les commandants militaires du Hamas et les rampes de lancement de roquettes dans la ville de Gaza. Lorsqu’il y a un risque de toucher des civils aux alentours » et qu’ils les préviennent « par des appels téléphoniques » et leur demandent « de quitter la zone. »  

Un avis peu partagé au Sénégal où un vaste rassemblement a été organisé ce vendredi 21 mai 2021 pour dénoncer les exactions commises par Israël sur des populations de la bande de Gaza. Des religieux, des activistes, membres de la société civile et autres citoyens anonymes, se sont, sous la direction de la Coordination des associations et mouvements islamiques du Sénégal (CAMIS) retrouvés à la place de la Nation pour dire non aux agissements d’Israël qui ont déjà causé plus de 200 morts du côté des Palestiniens. A noter que l’ambassadeur de la Palestine à Dakar a récemment déploré une sorte d’ambigüité de la position sénégalaise. A l’en croire, le pays de la Téranga, en publiant un communiqué dernièrement, pour renvoyer les parties dos à dos, a semblé opérer un rétropédale indigne de sa posture de vice-président du Comité Al-Qods. Pour l’ambassadeur de la Palestine, Safwat Ibraghith, le communiqué délivré par le ministère sénégalais des Affaires étrangères est « de faible formulation, assez faible et pas assez clair».