NETTALI.COM - Bouba. Pape Bouba Diop est parti, mais il restera à jamais dans nos coeurs. Un hommage posthume unanime a été rendu à celui qui donna du baume à nos cœurs de Lion, un certain jour, sur la lointaine terre d'Asie. Des images du but historique, avec El Hadji à la manœuvre, ont été maintes fois retransmises.

Macky Sall l'a immortalisé. "Gaccé ngaalaa ma", lui a dit le chef de l'Etat, comme pour lui signifier qu'il a fièrement accompli sa mission de Gaïndé. Bouba, un homme connu en effet pour son comportement exemplaire, son calme et sa pondération. Des traits de caractère que l'on voudrait bien voir envahir l'hémicycle.

Délirant a en effet été le spectacle livré par son président himself, la semaine dernière. « Mounoo si dara », « mounoo si dara » « mounoo si dara » « dara » ou plus exactement « tu n’y peux rien ! ». Une phrase répétée quatre fois par Moustapha Niasse à l’endroit du député Mamadou Lamine Diallo. Un brin belliqueux. Mais ce fut aussi « ham nga ma, maak sa baaye la woon »  pour dire "tu me connais. J’avais affaire à ton père".

Des propos indignes sortis de la bouche de ce monsieur et qui ne le grandissent nullement. Le député Mamadou Lamine Diallo a juste eu le tort de s’être plaint de la violation du règlement intérieur de l'hémicycle par son président himself. Un comportement de Niasse qui vient renforcer l’idée que nos chefs de partis en situation d’exercice du pouvoir – après Macky, Idy etc - , sont encore dans des postures autoritaires. Rien de nouveau sous le soleil. Ils n’étaient tout simplement pas démocrates avant. Cette condescendance charrierait-elle un complexe de l’âge, sous le mode du leadership paternaliste. S’agirait-il tout simplement d’un style de management autocratique ?

Le hic, c’est que les institutions méconnaissent le critère de l'âge sauf dans les cas d'éligibilité à certaines fonctions, comme celle de Président de la République. Un comportement détestable, puérile et même irresponsable. Non monsieur Niasse, un président d’une telle institution, ne devrait pas dire cela. Encore moins s'agiter de la sorte. Tel un gamin défiant son camarade de jeu dans la cour de récré. Et dire qu’il considère Diallo, au regard de ses propos, comme son fils !

L’Assemblée nationale, ce haut lieu de débat et d’opposition nous a certes habitués à des échanges houleux et même des pugilats. Mais pas lui. Il devrait pouvoir prendre de la hauteur, être au-dessus de la mêlée.  N’est-ce pas le moindre des comportements que l’on devrait attendre d’un homme de son expérience et de sa trajectoire ? L’heure de la retraite a peut-être enfin sonné pour lui, surtout qu’on l’a parfois surpris en train de somnoler du haut de son siège de président. Il règne toujours en maître à l’Afp, même si le parti s’est inféodé à l’APR et n’est plus que l’ombre de lui-même.

Quel supplice Macky Sall a-t-il encore décidé de nous faire subir après nous avoir fourgué Idrissa Seck, Oumar Sarr, Aïssata Tall Sall et compagnie ? Mal barrés, nous sommes en effet, après qu'on a fini de nous révéler que l'intrigant Saleh n'aurait point de diplôme pour ce poste de dircab qu’il occupe ! Que ceux qui s’émeuvent, reprennent leurs esprits. Un spécialiste des intrigues, cela compte aussi en ces temps de manœuvres tous azimuts ! Surtout pour Macky qui en a fait sa tour de contrôle. Mambaye Niang ne l’entend pas du tout de cette oreille. Il a déballé et ne compte pas laisser ce vieux trotskyste, dont l’ombre est le terrain de prédilection, occuper l'espace en métronome. Fidèle d'entre les fidèles, le jeune apériste a la particularité de l'ouvrir quand il le pense. Il est souvent allé au charbon pour défendre son patron. Serait-il sur la touche ? Ou sent-il le vent tourner ? Comme ceux-là qui ont été si loyaux et avaient tout aussi bien servi. Avec Macky, impossible de comprendre où il va. Où il veut aller. Une vrai spider man cet homme.

Mais où est passé ce cher Sonko ? C’est Jules Ndéné qui semble-t-il lui a ravi la vedette ces jours-ci, malgré sa sortie sur Walf TV. Il a essaimé dernièrement les  plateaux-télé ces jours-ci et dit tout le mal qu’il pense de la politique d’emploi de son pote. Et même de la politique de Macky et du 3ème mandat. « Yoonam Neekou si ». N’allez surtout pas lui parler d’un poste de ministre. Il a été Premier ministre bon sang.

Ce sont en tout cas des moments bien sombres que le pays est en train de vivre surtout avec la politique politicienne qui règne désormais en maître. Et les sénégalais se demandent finalement quel va être leur avenir dans cette capitale bien encombrée par ces chantiers d’autoponts et autres tracés du BRT ouverts en même temps. Les politiques sont encore à l’œuvre dans leurs projets tape à l’œil. Galère complète pour se déplacer et pour aller taper dans les poches de ceux qui ont encore quelques réserves. Ce qui en rajoute à la galère de l’emploi et à la résurgence des drames humains et sociaux liés aux naufrages en mer.

L'utilisation de nos deniers préoccupent en tout cas beaucoup à l’heure de la pandémie qui hante désormais le sommeil de Macky Sall. Abdoulaye Diouf Sarr aussi qui pense déjà au couvre-feu. Le budget de près d’un milliard voté pour la Crei qui n’a jusqu’ici pas produit de résultats, en dehors de règlements de comptes. On commence déjà à agiter l'idée d'une amnistie. On se moque tout simplement du peuple sans qu’il ne sache vraiment où aller se plaindre ou pleurer.

Kara a fini de s’excuser après avoir dit toute sa honte pour ses centres de redressement où  régnaient sévices corporels, brimades séquestration et autres. Il avait pourtant fini d'alterner le chaud et le froid, faisant dans la surenchère verbale avant de se raviser.

Le palais lui, a été le temps d’une réunion, le temple de « Benno Book Yaakar ». Il y a été question de report des locales, d’audit du fichier, de processus électoral aussi. Idy était en tout cas bien pressé d’y retourner après le fameux défilé de la période de la Covid. Figurez-vous qu’il a même des donné des gages à ses nouveaux alliés. Tout sourire, tout joyeux, l’ami de Talla Sylla. Il doit en avoir des regrets celui-là.

Mais qu'il surveille bien ses arrières. Macky Sall, en fin politicien, pourrait bien lui jouer des tours, lui qui aurait mis dans le circuit une loi d'amnistie qui pourrait mettre sur la sellette Khalifa Sall et Karim Wade. De bons clients pour la présidentielle de 2024 qui pourraient lui faire de l'ombre. Mais que voulez-vous? On est en politique non !

Gbagbo a eu ses deux passeports. S'apprête -t-il à faire un retour au pays en faveur du vent de dialogue en Côte d'Ivoire. Macron a enfin félicité Condé après avoir montré de la réticence. Qu’est ce qui a changé entre temps ? La France est tout simplement allée dans le sens du vent. Pardon de ses intérêts. Caméléon qu'elle est, elle a encore de beaux jours devant elle en Afrique.