NETTALI.COM - Le secrétaire général de la CNTS/FC salue la décision de l’Etat de recruter 65.000 agents. Toutefois, Cheikh Diop l’invite à privilégier ceux qui étaient là et qui attendent, notamment ceux qui sont dans certains secteurs sans être régularisés.

Le recrutement de 65 agents annoncé par le l’Etat « est très apprécié », selon Cheikh Diop. Le secrétaire général de la CNTS/FC qui s’exprimait à l’émission «Jury du dimanche » souligne que c’est une réponse à une attente, mais malheureusement, se désole-t-il, " il n’y a pas eu d’équilibre dans l’élaboration de politiques publiques ".

A ses yeux, le Chef de l’Etat "a plus mis l’accent sur les politiques publiques d’intégrité sociale, territoriale et la mise en place des infrastructures ". C’est pourquoi, le syndicaliste pense qu’il faut l’équilibrer avec le recrutement des jeunes, avec la consolidation de l’emploi existant. " Il y a eu beaucoup de violations qui ne consolident pas l’emploi existant. Donc, il y a un équilibre à opérer dans les politiques publiques en mettant l’accent sur l’emploi des jeunes. Malheureusement, il l’a déjà commencé dans des conditions difficiles, mais avec des propositions qui rassurent si elles sont correctement appliquées avec transparence ", constate M. Diop.
Dans la même veine, il estime que "le recrutement doit prioriser ceux qui étaient là et qui attendent ". " Si on doit recruter des enseignants, il faut penser à ceux qui sont là, formés. Ils doivent être prioritaires. Nous constatons qu’au niveau de la santé, comme partout ailleurs, il y a beaucoup d’abus dans les relations professionnelles. On recrute beaucoup d’agents sous forme de contrats de prestation. Or, un contrat de prestation n’existe pas dans les relatons de travail. Nous pensons que cela est injuste. Il faut bien les régulariser ", préconise le responsable syndical.

Toutefois, Cheikh Diop a salué " les énormes efforts en terme d’investissements sanitaires " en déclarant que " c’est le premier gouvernement qui a eu, sur son budget propre, à construire des hôpitaux de haut niveau dans les régions ". Le seul bémol, " il y a malheureusement un manque criard de personnel ".

Scepticisme aux conclusions du Conseil présidentiel sur les jeunes

Par ailleurs, le Secrétaire général de la CNTS/FC est revenu sur le Conseil présidentiel pour l’emploi et la réinsertion professionnelle des jeunes. A son avis, il y a une évaluation à faire de toutes les structures qui étaient là et qui avaient comme objectif d’insérer des jeunes, de créer des emplois. Car, déplore le syndicaliste, " on est en train de vouloir fusionner les structures qui s’occupent de l’emploi, de l’auto-emploi, de la Der et autres sans les avoir évaluées ". Et de poursuivre : " je pense que le programme nouveau qui est mis sur la table va tenir compte de l’évaluation de toutes ces structures et de tous ces programmes qui étaient là pour se retourner résolument vers les objectifs que le Conseil présidentiel s’est fixé. Si on y va sans évaluation, je pense qu’on peut répéter les mêmes erreurs ".

Toujours sceptique, Cheikh Diop de poursuivre : " je pense qu’aujourd’hui, il faut absolument qu’on évalue les actions que l’on pose en direction de l’emploi des jeunes, en direction de l’emploi. Pour consolider l’emploi, toutes ces ambitions ne peuvent pas s’accommoder à des violations des libertés dans presque tous les secteurs ".

Revenant sur l'incendie du puits de gaz de Ngadiaga, il déplore le licenciement des travailleurs qui ont pourtant participé à circonscrire le sinistre.

"On a fait convoquer des étrangers. Ils ont fait plus de trois sans éteindre le feu. Ils sont venus et ont demandé aux nationaux de se mettre de côté. Les nationaux leur ont demandé de laisser faire. 15 jours, ils ont éteint le feu et après ils ont été tous envoyés au chômage technique avec 3 mois d’arriérés de salaire. C’est inacceptable. On ne peut pas prétexter de difficultés de trésorerie parce qu’il y a l’incendie pour faire ça. C’est faux de faire penser que c’est l’incendie qui a mis cette société à genou. Cette société produit 17 à 18 mille mètres cubes de gaz par jour et toute la production est écoulée. Il faut la préservation et la consolidation de l’emploi existant. C’est cela qui fait une économie forte", dit-il.

"On ne peut pas avoir toutes ces ambitions et laisser les employeurs faire ce qu’ils veulent de notre législation, les violations font légion dans le monde du travail. Il y a lieu de mettre de l’ordre dans les violations des droits des travailleurs pour aller vers l’émergence. La flexibilité obéit à des conditions sans lesquelles il y aura une machine de chômage. Le premier critère de la flexibilité, c’est l’intégrité de la protection sociale. Il faut une protection sociale intégrale qui tient compte de l’économie informelle", fait remarquer le syndicaliste.