NETTALI.COM - La Gendarmerie nationale a bel et bien testé sa capacité à faire face aux troubles à l’ordre public de grande envergure. Malgré la “puissance de feu’’ des manifestants qui ont surpris plus d’un, les hommes du général Tine ont déployé hommes, stratégies et organisation durant les fameux évènements des premiers jours du mois de mars dernier.

Ils étaient plus de 4 000 hommes déployés dans tout Dakar, devenu œil du cyclone des manifestations. Ces hommes étaient articulés dans 40 escadrons de marche, terme plus opérationnel qu’organique. Commander autant d’hommes et orchestrer un mouvement d’ensemble pour créer une synergie, n’a pas été facile. “Il aura fallu assurer leur articulation avec des professionnels adaptés à la situation, pour faire face aux défis du terrain’’, nous assure-t-on. Dans le contexte très tendu de troubles où la peur a gagné rapidement du terrain, “la gendarmerie est restée sereine, méthodique et professionnelle’’.

Tout le monde a pu voir la sérénité et la détermination, surtout du GIGN, pour apporter les ruptures nécessaires et rétablir des lignes de défense ferme. Beaucoup de gendarmes ont été blessés durant ces évènements et on a pu voir en direct un adjudant-instructeur du GIGN perdre sa main. Le sang-froid et la maîtrise des hommes ont évité des bains de sang, malgré la destruction de brigades, d’incendie de casernes et les violences généralisées sur les personnels. La garde présidentielle a sécurisé très vite le cœur administratif de Dakar.

La réorganisation s’est ensuite poursuivie, en application du nouveau code qui structure la collaboration entre les différentes autorités de commandement. C’est dans ce cadre que quatre nouvelles sections de recherches ont été rapidement mises en selle, principalement à Ziguinchor, Thiès, Kaolack et Saint-Louis. La redoutable Section de recherches de Dakar n’a plus qu’une compétence restreinte sur le territoire de la région. “Ce qui explique d’ailleurs qu’elle ne soit plus commandée par un commandant, mais par un capitaine’’, précise un de nos interlocuteurs.

Tout cela se fait avec un renforcement des moyens de manœuvre, grâce à “l’optimisation des moyens mobiles’’.

Ces réformes se sont accompagnées de nominations entourées d’une certaine discrétion au niveau de la haute hiérarchie de la gendarmerie. C’est ainsi qu’un nouveau général a été nommé. Martin Faye, qui capitalise plus de 30 ans de carrière, a été élevé au rang de général. Durant sa carrière, il a accumulé une grande expérience, aussi bien au niveau de la Gendarmerie territoriale, en tant que patron des légions Sud (2013) et Centre (2011). Le tout nouveau général a eu à commander le GIGN et a une bonne expérience des opérations extérieures (Minusca en 2010 et Monusco en 2016).

L’autre nomination qui est passée tout aussi discrètement, c’est celle du général de brigade Moussa Fall, au poste de Haut-Commandant en second. Si “le Témoin’’ a pu l’évoquer dans son édition du 4 mars, l’information n’a pas fait le buzz. Il s’agit pourtant d’un poste stratégique, puisque le haut-commandant en second est celui qui pourrait être le boss de la gendarmerie, lorsque le haut-commandant de la gendarmerie nationale fait valoir ses droits à la retraite ou alors quand le président, qui nomme aux fonctions civiles et militaires, décide de le remplacer.

D’autres nominations ont eu lieu au niveau des commandants de légion, comme nous l’évoquions sur ces colonnes, mais avec la particularité qu’il y a eu une certaine promotion des jeunes qui doivent faire leurs preuves. Des colonels aguerris quittent le terrain et retournent ainsi à l’Etat-major de la gendarmerie, pour mieux y faire valoir leurs expériences. C’est ainsi que le colonel Cissé, qui était le commandant de la légion Nord, est devenu sous-chef du Département prévention/anticipation. Le colonel Wagué, Commandant de la prestigieuse légion Ouest, prend la chaine Administration logistique. Il cède sa place au tout nouveau lieutenant-colonel Mbengue, ancien patron de la SR.

Quid du capitaine Touré puni de 60 jours d’arrêt de rigueur… ?