NETTALI.COM – Voix autorisée à lire dans la tête du président de la République, Mbaye Ndiaye se prononce sur le remaniement annoncé par une certaine presse. S’il n’écarte pas la perspective, qui pourrait, selon les cancans, intégrer le retour de la Primature, il n’en pense pas moins que Macky Sall prendra la décision qui sied à la situation.

Invité de l’émission « Quartier Général », dans la nuit de lundi à mardi, le ministre d’Etat, Mbaye Ndiaye a été interrogé sur l’hypothèse d’un remaniement du gouvernement, qui intègre, éventuellement, le retour de la Primature.

« On ne forme pas un nouveau gouvernement en période de crise. Quand il y a crise, il faut prendre du recul et c’est pourquoi la première réaction du chef de l’Etat a été de dire aux jeunes qu’il comprend leur message », dit le directeur des structures de l’Alliance pour la République. « Cette crise-là est essentiellement due à la pandémie de Coviv-19. Nous sommes dans le cadre d’une économie largement dominée par l’informel. Pour limiter la transmission de la pandémie, il fallait des restrictions, c’est là-bas qu’il faut situer les causes profondes de cette situation. Le président de la République est en train d’étudier les causes pour apporter des solutions », pense-t-il ; non sans se demander : « Est-ce qu’il faut un gouvernement avec un Premier ministre ? Est-ce qu’il faut un gouvernement sans Premier ministre ? »

Quid du remaniement annoncé ?

« Un président de la République responsable ne réagit pas, il agit avec conscience. S’il doit réhabiliter la Primature, il va le faire dans les meilleures formes, tenant compte de l’intérêt du Sénégal », mentionne le ministre d’Etat. Ce dernier de relever : « Y a pas que sous l’actuel président de la République que l’on a noté une absence de la Primature. Pour autant, y avait pas de troubles ».

Comment le régime a-t-il vécu les derniers évènements qui ont secoué le pays ?

Mbaye Ndiaye souligne : « Lorsque l’on veut maitriser un mécontentement par la force, on peut le réussir, mais les dégâts peuvent être nombreux. On doit remercier le chef d’Etat qui n’a pas fait usage des leviers de l’Etat entre ses mains pour faire réprimer des manifestants et régler la situation en trois jours avec l’intervention de l’armée. Certes il  y a eu des morts, mais cela pouvait être plus grave. Il a réussi à faire préserver des vies ».

« Si l’on n’avait pas maitrisé la situation, il allait y avoir une guerre civile au Sénégal, car des Sénégalais n’allaient pas accepter que d’autres continuent à piller leurs biens », avertit l’invité de « Quartier général ».

A la question de savoir s’il y a eu faiblesse dans le dispositif de renseignement, l’ex-ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur répond : « Je pense que les instructions du chef de l’Etat ont été respectés. A savoir qu’il s’agissait de fils du Sénégal et il fallait respecter la dignité humaine. Dans d’autres pays, on parle de centaines de morts, tout en priant que cela ne se reproduise plus non seulement au Sénégal, mais partout en Afrique ».