NETTALI.COM - La tête de la Coordination départementale de l’APR est devenue un objet de valeur, une proie pour les responsables politiques de cette formation. Incarné toujours officiellement par l’ex-ministre El Hadj Omar Youm,ce poste semble raviver toutes les convoitises au sein de la formation politique du président de la République dans la Petite Côte.

Personne ne veut l’assumer, mais tout porte à croire que le maire de Thiadiaye et exministre El Hadj Omar Youm, est lâché par ses camarades de parti, ou alors c’est lui qui les a abandonnés. En tout cas, le maire de Thiadiaye n’est plus visible dans les rencontres de la Coordination départementale APR, depuis un certain temps. La dernière en date s’est passée hier, lors de la rencontre des responsables “apéristes’’ qui présentaient les résultats d’une campagne de recensement, dans le cadre du programme national sur l’employabilité des jeunes.

Pratiquement, tous les responsables politiques étaient présents ou représentés à cette réunion où on pouvait compter Mahmouth Saleh (Ministre Directeur de cabinet du président de la République), Sophie Gladima Siby (Ministre de Mines), Maguette Sène (Maire de Malicounda et DG du Coud), Oumy Sylla Ndiaye (SG Fera), Saliou Samb (Président du Conseil départemental et DG Sirn), entre autres.

D’ailleurs, selon ces responsables et par la voix du ministre des Mines, le parti est tombé dans une profonde léthargie, depuis l’éviction de l’ex-ministre. Et c’est pour cette raison qu’ils se sont engagés à accompagner le président de la République, dans le cadre de ce programme, à travers cette étude. “Dans un contexte de violences notées un peu partout dans le pays et que les responsables réagissent un peu partout, on ne peut rester sans réaction. Quand nous avons un coordonnateur qu’on ne voit pas réagir, on peut valablement prendre notre responsabilité et faire une motion de soutien au président de la République. On n’a pas organisé de meeting, parce que nous estimons que l’argent peut servir à quelque chose d’autre. Et nous estimons qu’il fait donner cet argent aux experts qui vont nous aider à fournir au président des informations fiables, en vue de l’organisation du Conseil présidentiel pour l’emploi des jeunes. C’est pourquoi nous avons tenu cette rencontre’’, explique Aïssatou Sophie Gladima Siby.

Elle poursuit : “Depuis le mois de novembre, on nous parle de majorité présidentielle. Est-ce que, depuis lors, il (Me Youm) a appelé à une réunion de toutes les parties prenantes pour parler du département ? Il n’y a pas eu une seule rencontre et nous avons pris nos responsabilités, en convoquant les alliés de Rewmi et des autres partis pour leur parler. On est dans une période très difficile pour le président de la République : un problème de sécurité nationale se pose. Il est donc temps que nous parlions à notre jeunesse, à nos militants. Et les récents événements montrent que les jeunes ont des besoins spécifiques. On a donc décidé d’aller vers ces jeunes, pour recueillir leurs préoccupations et les faire parvenir au président. Donc, on ne combat personne. On s’est rendu compte qu’il était temps qu’on se bouge.’’

A la suite du ministre des Mines, Saliou Samb a déclaré : “Ici, on parle de la grande majorité. Nous ne parlons pas de l’APR. Même quand il était coordonnateur de l’APR, c’était parce que les responsables l’ont voulu, par rapport au rang qu’il occupait. Nous ne sommes pas dans ce débat-là. Nous, ce qu’on sait, c’est la grande majorité qui est là et c’est le président du conseil départemental qui l’anime. Nous sommes là en collaboration avec Madame le Ministre Sophie Siby qui me laisse le faire et je le fais avec beaucoup d’humilité et à chaque fois que j’appelle, j’ai la chance que les gens viennent répondre.’’

En tout cas, certaines indiscrétions parlent même d’une réunion avortée, dont le but était d’éjecter Omar Youm de son poste de coordonnateur départemental du parti. Cette réunion devait se tenir sous la houlette d’un haut responsable du parti qui tirerait les ficelles pour la mort politique du maire de Thiadiaye.

Les visites de proximité de Me Youm

Mais ce dernier, qui tient à sa propre survie, est en train de se battre. Ainsi, il a lancé une campagne de visites de proximité pour refaire les bases de la coalition présidentielle dans le département. Le samedi dernier, l’ex-ministre a rencontré la Coordination départementale de Rewmi. Chez son homologue coordinateur départemental El Hadj Guèye, Omar Youm s’est assuré du soutien sans faille des militants d’Idrissa Seck dans le département de Mbour. Prenant la parole, El Hadj Guèye a montré l’organisation de sa coordination départementale qui travaille en toute collégialité pour prendre des décisions par consensus. Histoire de valider sa position avec Omar Youm. Selon lui, la coordination qu’il dirige ne travaille qu’avec des structures organisées. “Nous sommes bien représentés dans le département. Dans chaque commune, nous avons deux points focaux et un coordinateur. Je ne prends aucune décision sans consensus. Moi, je ne crois qu'aux structures. Et c'est Omar Youm le coordonnateur départemental de l'APR. Donc, c'est lui notre interlocuteur au niveau départemental. C'est ça la décision de Rewmi. Nous travaillons avec des structures et c'est lui qui gère la structure’’, a indiqué El Hadj Guèye. Pour lui, “sa fonction de ministre n'a absolument rien à voir avec le cadre politique qu'il gère au niveau départemental. Donc, c'est avec lui qu'on va travailler au niveau départemental’’.

Selon El Hadj Guèye, si on analyse bien la situation du pays, on voit que les menaces sont partout. “De ce fait, seule l'union peut nous aider à réaliser nos projets. Quiconque pense qu'il peut gagner seul des élections, se trompe lourdement. Ce qui s'est passé en 2014, où ce fut 6 000 voix qui ont fait la différence dans la commune, alors que nous avions 15 000 voix, alors que nous n’étions même pas deuxièmes. Ce qui était à l'origine de cela, c'est qu'il y avait plus de 40 listes’’, a rappelé le coordonnateur de Rewmi.

Poursuivant, M. Guèye promet : “Cette fois-ci, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir auprès d’Idrissa Seck, d’Omar Youm et du président Macky Sall, car il n'est pas question que, dans une même commune, il y ait deux ou trois listes. Il faut que tout le monde combatte cette pratique. On doit avoir une seule liste départementale ; dans chaque commune une seule liste. Une fois quelqu'un élu, qu'on se range tous derrière lui pour travailler en équipe. Une seule personne ne peut pas gérer une mairie, encore moins un conseil départemental.’’

Dans ce sens, il estime qu’ils iront à leur perte, s’ils vont aux élections en rangs dispersés. “Ces élections locales sont déterminantes pour l'avenir de la coalition. Si nous les gagnons, nous serons assurés que le compagnonnage entre Macky Sall et Idrissa Seck ira jusqu'en 2035’’.

(Avec Enquête)