NETTALI.COM – Alioune Tine alerte sur la violence politique grandissante notée notée au Sénégal et prévient contre la l’avancée du péril djihadiste dans la sous-région oust-africaine. C’est ainsi qu’il exhorte la classe politique à renouveler le consensus, qui a établi pendant longtemps la spécificité du modèle sénégalais.

Invité de la matinale d’ITV ce lundi, l’ex-coordonnateur du Mouvement du 23 juin a conjuré les démons de la violence politique et invité la classe politique à transcender certaines contradictions pour préserver la stabilité du Sénégal.

« Quand je vois dans cette crise un ensemble de signes présents de façon simultanée, ça me parle très fort », averti-il, mettant l’accent sur « la nature de la violence qui est pratiquement inédite dans l’histoire politique du Sénégal ». « Le caractère à la fois massif et généralisé de la contestation, la nature des violences. Quand je vois la présence de la police, quand je vois la présence des milices armés, quand il y a des attaques de postes de gendarmerie. Il se trouve un ensemble d'éléments qui disent +il faut qu’on fasse attention+. Il nous faut examiner la crise de l’Etat de droit. Nous revendiquons un Etat de droit. Aujourd’hui, la chose la plus palpable c’est la fragilité, la vulnérabilité de notre Etat. Aujourd’hui, il nous faut apporter une réponse collective à la vulnérabilité de l’Etat de droit et aux menaces diffuses qui sont dans la sous-région », fait remarquer l’ex-patron de la Raddho.

Selon Alioune Tine : « Le degré de ces menaces est énorme. Il y a une menace qui arrive qui va être une déflagration pour toute la sous-région parce que la menace djihadiste s’aggrave de plus en plus ».

Ainsi, recommande-t-il : « Il faut que les Sénégalais soient unis et examinent les menaces qui sont là et se dressent contre les menaces. Et ces menaces vous envahissent, vous fragilisent surtout quand vous êtes divisés, ou quand vous êtes en état de guerre. La confrontation démocratique approche aujourd’hui un degré qui ressemble à une guerre avec la prise militaire. Donc, il faut qu’on fasse attention et qu’on en tire les leçons parce que la plupart du temps ce qui brule les pays ce sont les conflits politiques.  Donc nous devons dire à nos hommes politiques, qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition, qu’il est de leur absolue responsabilité de s’asseoir, de discuter, et de voir comment faire face ensemble à ces menaces et comment nous pouvons faire ensemble à tout ce qui pourrait aggraver les conflits internes et les conflits politiques pour mieux protéger le Sénégal ».

Tine milite pour « un dialogue sincère sur la manière de conquérir le pouvoir et de conserver le pouvoir». « La démocratie de l’exercice du pouvoir est une démocratie qu’on n’a pas encore examinée à fond. Nous avons besoin de plus en plus d’unité et c’est une nécessité absolue. Il nous faut une transition démocratique pour soigner le Sénégal dans une sous-région qui est gravement malade», prescrit-il, en définitive.