NETTALI.COM- Acquitté en première instance, l'imam Boubacar Dianko risque 20 ans de réclusion criminelle.

Jugé en première instance en mars 2019, pour association de malfaiteurs, attentat à la sûreté de l'Etat et acte de terrorisme, imam Boubacar Dianko a été acquitté, après 6 ans de détention préventive. Le parquet, qui avait requis la perpétuité contre lui, insatisfait de la décision, avait interjeté appel.

En effet, il ressort des éléments discutés à la barre de la chambre criminelle d’appel que l’accusé a été arrêté en 2013. Cela, après que les services secrets maliens avaient découvert qu’il communiquait en permanence avec l'émir du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) à Gao, né d'une scission d'Al-Qaida au Maghreb islamique fin 2011. Il s’agit précisément de l’agent recruteur Hamada Ould Mohamed El Kheiri. Les éléments enquêteurs, poursuivant leurs investigations, découvrent que l’imam avait quitté le Sénégal, dans la nuit du 3 au 4 janvier 2013, pour se rendre à l'étranger, après avoir reçu une somme de 200 mille francs envoyée depuis le Mali. Il sera finalement arrêté non loin de Kédougou, en compagnie de son neveu et élève Serigne Ahmadou Bamba Dianko.

Fouillé, il a été trouvé par devers un port Usb et une carte Cd dans laquelle il y avait une vidéo d'un combattant armé d'un fusil de guerre. Lequel combattant entrainait de jeunes combattants mineurs.

Devant le prétoire, l’accusé n’a pas reconnu les faits. Il les a niés en soutenant qu’il n’a pas été impliqué dans une affaire de terroristes. S’agissant de son voyage, il indique l’avoir effectué parce qu’on lui avait promis des financements dans le but de rendre moderne son daara. Mais, regrette-t-il, « la situation que j’ai trouvée au Mali, notamment des enfants qui s’entrainaient aux arts martiaux ne m’a pas plu. Mais, après le bombardement de Gao, j’ai décidé de rentrer ». Également, il a indiqué qu’il ne savait pas que El Kheri, qu’il avait hébergé chez lui à Dakar et à Ziguinchor est un terroriste.

L’avocat général, dans son réquisitoire, a requis 20 ans de réclusion criminelle contre l’accusé. Une peine qui, selon le maitre des poursuites, « nous permettra de nous préserver et de préserver ses enfants puisqu’il a hébergé un djihadiste en chef ». Ce, après qu’il a demandé l’infirmation de la première décision.

Les avocats de la défense ont jugé très sévère le réquisitoire du maitre des poursuites. Selon Mes Malick Fall et Aly Fall, le procureur n’a, dans son réquisitoire, articulé aucun élément à charge pour attester la culpabilité de leur client. Ils ont plaidé la confirmation.

L’affaire est mise en délibéré pour jugement qui sera rendu le 29 avril prochain.