NETTALI.COM- " Si on ne règle pas la question de l’eau, on ne va pas régler la question de l’autosuffisance alimentaire". C'est la conviction de Abdoulaye Sène, Secrétaire exécutif du neuvième Forum mondial de l'eau prévu en mars 2022 à Dakar.

Selon M. Sène qui s'exprimait à l'émission " Jury du dimanche" l’eau et l’agriculture sont interconnectées. " L’eau est centrale ;elle doit être abordée de façon globale et valorisée ", dit le Secrétaire exécutif du neuvième Forum mondial de l'eau, convaincu que si l'on veut régler le problème de l’autosuffisance alimentaire, il faut régler celui de l'eau.

D'après son constat, le Sénégal est un pays qui a d’importantes ressources en eau. Par conséquent, il s’agit pour lui, " de travailler certes à donner de l’eau domestique, mais envisager la question de l’eau productive". " Nous sommes en train de développer une stratégie de sécurité de l’eau à l’échelle nationale pour accélérer l’action dans ce domaine. En Afrique, si on regarde les chiffres, le Sénégal à une moyenne de 92% de taux d’accès à un point d’eau considéré comme potable. L’objectif est de 100%. Il faut accélérer. Ce n’est pas normal qu’un château d’eau qui coûte beaucoup d’argent soit terminé et que pour des questions de procédures l’accès par les populations soit retardé. Je pense qu’il y a nécessité de renforcer l’engagement politique et des moyens dans le secteur de l’eau. Aujourd’hui, il faut se remobiliser et remettre l’eau au cœur de nos priorités", a plaidé l'expert.

Par ailleurs, Abdoulaye Sène a prôné la revitalisation du projet des vallées fossiles.
" Il n’est pas mort-né. Il est né, il est vivant et l’avenir lui réserve beaucoup de promesses. Parce que quand on considère les scénarios du futur, quand on considère l’inégale répartition des ressources en eau en fonction des territoires, il y a des zones qui sont bien fournies en eau ou, d’ailleurs, les populations ne sont pas souvent très nombreuses. Il y a des zones à forte concentration humaine sans eau. Nécessairement dans les scénarios du futurn il faudra organiser des transferts d’eau", préconise-t-il.
Avant d'ajouter : " Aujourd’hui, on a un fleuve Sénégal qui chaque année, charrie et déverse dans la mer 10 milliards de mètres cubes d’eau. Vous imaginez toutes les possibilités qu’il y a de transférer une partie sans affecter la durabilité, sans affecter les écosystèmes, pour satisfaire des besoins cruciaux, urgents et fondamentaux de certaines zones notamment du bassin arachidier".
Insistant sur l'obligation de revitaliser le projet des vallées fossiles, M. Sène relève que les opérations de transfert d’eau s’imposent à tous les grands pays. " A partir du Lac de Guiers, vous pouvez irriguer partout. Le fleuve Sénégal peut être mis en connexion avec le fleuve Gambie. Aujourd’hui 100% de l’eau consommée à Nouakchott vient du fleuve Sénégal", argue l'invité de JDD