NETTALI.COM – « Arrêtons ce débat et travaillons ! Je n’ai jamais dit que je ferai un 3ème mandat ». C’est la phrase attribuée à Macky Sall lors d’une rencontre avec la société civile, vendredi dernier. Une sorte de « ni oui, ni non » qui joue les prolongations dans le clair-obscur.

On aurait pourtant aimé qu’il soit encore plus clair. Ce qui signifie que les tergiversations sur la question du 3ème  mandat, ont de beaux jours devant elles. Avec Macky Sall, l’on commence à être bien habitué à ce jeu du chat et de la souris. Mais il semble commencer à devenir raisonnable depuis qu’il a été échaudé par ces hordes de jeunes, sortis faire entendre leurs voix et exprimer leurs colères. Espérons juste que cela continue.

En conseil des ministres, le président de la République a présenté ses nouvelles recettes pour dégager les fonds nécessaires au financement de la réorientation des priorités autour de la jeunesse. Il a à cet posé un pied dans la gestion sobre et vertueuse, un des piliers de son programme de gouvernance qu’il avait pourtant échafaudé à grands renforts de « yookute ».

Sacrés politiciens, ils ont toujours une longue d’avance sur leurs concitoyens. Ils arrivent toujours à leur fourguer leur camelote, et ceux-là qui mettent bien souvent du temps à se rendre compte qu’ils leur avaient vendu du toc ! Dire qu’on aurait dû économiser 41,2 milliards F CFA par an depuis belle lurette. Ce qui aurait fait, depuis le début de mandat de Macky à nos jours, quelques centaines de milliards. De quoi financer ces emplois promis aux jeunes dans cette nouvelle politique qui fait débat. Mais, mieux vaut tard que jamais. Ces économies seront en tout cas réalisées sur la gestion des véhicules administratifs et la facture de téléphonie. Une allocation forfaitaire mensuelle pour charges de téléphone mobile à certains agents de l’Etat, permettra la diminution de la facture téléphonique de l’Etat qui devrait passer de 22 milliards F CFA (en 2019) à 3,5 milliards F CFA (en 2020), soit une économie annuelle de 18,5 milliards F CFA.

Idem, le décret portant suspension de toute commande ou acquisition de véhicules administratifs, va permettre le désengagement total de l’Etat du processus d’acquisition et de gestion des véhicules administratifs, en termes de carburant, d’entretien, de réparation, d’amortissement et d’assurance. Cette réforme permet un passage des dépenses de 27 à 4,4 milliards de F CFA avec, à compter du 1er mars 2021, l’allocation d’une indemnité forfaitaire globale et d’une indemnité kilométrique aux ayants droit prévue dans le décret n°2021- 03 du 6 janvier 2021 relatifs aux véhicules administratifs. Il aurait peut-être fallu pousser un peu plus l’audace en supprimant l’institution de « Mbourou » ou « soow » (c’est selon) et le Hcct d’Aminata Mbengue Ndiaye dont on ne voit toujours pas l’utilité. Tiens, tiens et le Ter ? Où en sommes-nous ?

Mais, pendant que le président Sall s’évertue à réaliser des économies, la politique a repris le dessus sur le reste. Ousmane Sonko mène des visites tous azimuts, dans sa posture de « chef de l’opposition », dans le but de nouer des alliances mais surtout récolter les dividendes politiques de sa croisade qui n’est pas encore à son épilogue. Macky Sall n’a pas du tout intérêt à ce que le jeu politique soit enfermé dans une dualité entre lui et Ousmane. Beaucoup pensent en effet qu’il doit ouvrir le jeu. Une recette qui passerait par l’amnistie des 2 « K » Khalifa et Karim Wade, en ces temps de manœuvres que le leader de Pastef avait déjà appelé de ses vœux, lors de sa première conférence de presse d’après garde à vue. Un acte qui peut aussi passer par la révision du Code électoral en certains de ses articles. Bref il suffit juste d’en avoir la volonté. Alioune Tine pense que Macky Sall aurait dû passer à l’acte depuis « Massalikoul Djinaan ». De quoi faire davantage baisser le thermomètre surtout que lors de ces évènements, le sort de Karim et Khalifa, vu par une certaine opinion comme une sorte d’injustice, est souvent revenu à la surface pour justifier un « complot » dans l’affaire Adji Sarr.

Ce n’est pas tous les jours qu’on vit 100 ans. Et lorsqu’on se nomme Amadou Makhtar Mbow, dirigeant des fameuses Assises nationales et président de la Commission nationale de réforme des Institutions (Cnri), les 100 ans deviennent un évènement. Lors du conseil des ministres de ce mercredi 17 mars, le président Sall a exprimé à l’ancien directeur général de l’Unesco « toute la reconnaissance de la Nation » et les meilleurs voeux de santé au nom de la Nation, au moment de son anniversaire, le samedi 20 mars. Il a ainsi proposé aux jeunes, comme modèle de dignité, d’intégrité, de générosité, de patriotisme et de panafricanisme, le professeur Amadou Makhtar Mbow. Ou encore comme « Citoyen remarquable pour les jeunes générations ». Le meilleur hommage qu’il aurait certainement dû lui rendre, c’est – et ce n’est pas trop tard – en ces moments d’apaisement et d’écoute, d’appliquer quelques recommandations des Assises nationales, question de donner des gages selon lesquels, il a bien entendu les différents messages à lui, adressés. Il avait dit qu’il choisirait ce qui lui plaît, s’agissant des recommandations des Assises. Là, il a bel et bien l’occasion. Sortir par exemple du Conseil supérieur de la magistrature par exemple, le ministre de la Justice avec ; abroger certaines lois jugées liberticides ; ne plus être chef de parti…

Le feuilleton Adji Sarr / Ousmane Sonko continue. La première est finalement sortie de sa réserve au cours d’un exercice dont elle ne maîtrise, ni les codes, ni les ressorts. Elle aura en tout cas livré sa version des faits, donné des détails, évoqué les circonstances et a fini par demander à Ousmane Sonko de jurer sur le Coran. Ce dernier a zappé préférant ne pas donner de suite. Mais Coran à l’appui, la propriétaire du salon a apporté un démenti aux allégations de la jeune femme. Une affaire qui finit par envahir l’espace et tenir le pays en haleine. Elle a fini par donner l’impression d’un pays où tout finalement semble se régler par le dialogue qui relègue ainsi la justice au second plan. Dire qu’il suffisait d’appliquer les recommandations phares de la Cnri ! On n’en serait certainement pas là à suspecter la justice d’être aux ordres ou d’être instrumentalisée.

Les 24 personnes arrêtés en marge de l’affaire Sonko / Adji Sarr, dont Guy Marius Sagna, Biram Soulèye Diop et Assane Diouf, vont en tout cas être entendues au fond le lundi 22 mars et le mardi 23 mars 2021. Un acte qui semble augurer d’un dégel judiciaire annoncé. Les inculpés seront donc auditionnés  par les juges du 4ème et du 8ème cabinet d’instruction qui vont se substituer à leur collègue Samba Sall, doyen des juges. Il convient de rappeler que Guy Marius Sagna, Assane Diouf et Clédor Sène ont été placés sous mandat de dépôt pour association de malfaiteurs, provocation aux crimes et délits, mais aussi organisation d’un mouvement insurrectionnel. Quant à Birame Soulèye Diop et Abasse Fall, respectivement administrateur de Pastef et responsable du même parti à Dakar, ils avaient été inculpés en même temps que Patricia Marème Ngandoul (épouse de Birame Soulèye), Fatima Mbengue, Bawaré Dia et Dahirou Thiam pour association de malfaiteurs, complicité de diffusion de contenus contraires aux bonnes mœurs, menace de voie de fait et violence. A l’issue de ces face-à-face les avocats des Inculpés déposeront des demandes de liberté provisoire et le parquet a été instruit de ne pas s’y opposer.

Excroissances de l’affaire Adji Sarr. Pendant que le leader du parti Pastef, Ousmane Sonko fait le tour des médias rendant visite de solidarité sur visite de solidarité aux groupes de presse, l’Association des Editeurs et Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL) va, elle  poursuivre en justice, les nommés “Prési Cissé”, “Khalifa Rappeur”, “Cheikh Metsu Metsu Karim”, “Abdou Gueye Dia” et  Amadou Ba pour «menace de mort, injures publiques et atteinte grave à la liberté de presse». Une plainte a été déposée ce jeudi sur la table du procureur de la République. “Le tort de Leral.net a été d’avoir obtenu l’exclusivité et de diffuser l’entretien de Adji Raby Sarr. Quasiment le même groupe d’individus, avec le même modus operandi se sont abattus sur ce média en ligne. Pire, ces gens tentent d’intimider les médias et de semer la terreur dans la rédaction. «Prési Cissé» s’est attaqué directement au propriétaire du site et tente de jeter le discrédit sur sa personne. Des faits extrêmement graves parce qu’aux antipodes de la liberté de presse“, dénoncent les membres de l’Association de la presse en ligne. Par contre dans le cas de dakaractu, « ce site est pris à partie parce qu’il a exploité les «résultats de l’audience» du Tribunal des référés du lundi 15 mars, qui ordonne l’expulsion de Semer Holding (dirigé par Diène Marcel DIAGNE) suite à une plainte du bailleur, en l’occurrence le Cabinet Immobilier du Monde… “

La Covid 19, elle est toujours présente, au moment où la situation de catastrophe sanitaire va prendre fin au Sénégal. C’est la poursuite de la vaccination avec le vaccin AstraZeneca ou non qui est soulevée. Si une quinzaine de pays, dont l’Allemagne, la France et l’Italie, avaient suspendu par précaution l’utilisation de ce vaccin après le signalement d’effets secondaires tels que des troubles de la coagulation et la formation de caillots, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a estimé jeudi 18 mars que le vaccin AstraZeneca contre le Covid-19, suspendu par plusieurs pays de l’UE, était “sûr et efficace”. Un avis de l’EMA qui était très attendu car l’Union européenne, en pleine pénurie, compte sur des millions de doses de ce vaccin élaboré par le laboratoire suédo-britannique AstraZeneca. « Le comité est parvenu à une conclusion scientifique claire : il s’agit d’un vaccin sûr et efficace », a déclaré la directrice exécutive de l’EMA, Emer Cooke, lors d’une visioconférence. Le régulateur européen, basé à Amsterdam, « a également conclu que le vaccin n’était pas associé à une augmentation du risque global d’événements thromboemboliques ou de caillots sanguins », a précisé Mme Cooke.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui est sur la même ligne, a renouvelé jeudi son appel à continuer à utiliser ce vaccin. Son Comité consultatif mondial de la sécurité vaccinale (GACVS) doit publier vendredi un avis sur le vaccin AstraZeneca.

De quoi nous donner un répit sur les débats sans intérêt de profanes sur les vaccins, même s’il faut rester vigilant.