NETTALI.COM – Le capitaine Oumar Touré risque gros, si l’on en croit Mamadou Dièye. Ce dernier n’exclut pas que l’élément de la Section de recherches, qui fait partie des enquêteurs dans l’affaire Sonko-Adji Sarr, soit poursuivi pour haute trahison.

Face à Maïmouna Ndour Faye de la 7 Tv, hier, lundi, le capitaine Mamadou Dièye s’est prononcé sur le cas du gendarme Oumar Touré, de la Section de recherches.

Listant les fautes supposément commises par celui qui est rendu célèbre par l’affaire Ousmane Sonko / Adji Sarr, Dièye déclare que le capitaine Touré « peut même être traduit pour haute trahison. Car, argumente « L’invité Mnf »,  « il s’agit d’un gendarme. Le directeur de la Justice militaire est un gendarme. C’est un officier de police judiciaire, et on ne lui pardonne pas certaines fautes. C’est comme un avocat qui commet une faute. La sanction est plus lourde, car il n’est pas censé ignorer la loi (…). La gendarmerie nationale est un corps au carrefour du militaire et du judicaire ».

Il croit savoir que ce qui complique le cas du capitaine Touré, c’est que ce dernier est un officier de police judicaire ». « La gendarmerie est la mère des armées. La gendarmerie est devant et à droite de toutes les armées. Lors du défilé du 4 avril, les décorations se font devant le drapeau de la gendarmerie nationale. Même le président de la République s’incline devant le drapeau de la gendarmerie nationale. Les deux missions essentielles de la gendarmerie nationale sont : d’abord, la sécurité des personnes et des biens et le maintien de l’ordre ; ensuite, veiller à l’exécution des lois et règlements », renchérit-il.

Selon Dièye : « Tout ce qui est procédure judicaire est secrète. Donc, quand vous n’êtes pas capable de remplir une mission, on doit se taire et partir, mais vous devez forcément respecter les textes quelle que que soit la situation ».

Mamadou Dièye de relever que « même s’il démissionne, la procédure pénale peut suivre son cours, parallèlement à la procédure disciplinaire ».

Sur ce registre toujours, ajoute-t-il : « Il se peut aussi qu’on ait d’autres détails le concernant. Car je ne peux comprendre que l’on vous confie une mission et qu’ensuite l’on vous met sur écoute. Cela ne se fait pas par hasard. Dès que j’ai entendu dire qu’il est soupçonné, je me suis dit automatiquement que peut-être il se reproche des choses par rapport à l’enquête. Les hommes de tenue ne rejettent pas comme ça leurs éléments ».

« Moi j’ai démissionné par convenances personnelles. Lui, par contre, il a pris position dans une affaire. Il n’a pas eu le temps de démissionner selon les règles. Il a juste dit qu’il a parlé à sa hiérarchie. C’est par la suite que j’ai appris qu’il a écrit, à travers les réseaux pour dire qu’il démissionne. Là c’est assez grave. Jusqu’à l’âge de 60 ans, il n’a pas le droit de parler en public. Le fait de parler aux médias sans avoir démissionné, est une atteinte à l’obligation de réserve. Les journalistes l’ont enfoncé », compare le capitaine Dièye.

« On me poursuit partout, on essaie de me faire chanter »

Interrogé sur les sanctions qu’encourt Touré, le capitaine Mamadou Dièye n'y va pas de main morte pour prédire le pire, même s'il soutient  ne pas pouvoir en dire plus, compte tenu du respect qu’il porte à la gendarmerie nationale.

« Acculé, il n’a pas parlé de sa formation. Il n’a pas non plus parlé de l’institution militaire qu’est la gendarmerie, mais il a parlé de sa grand-mère. Il convoque une valeur familiale. Je crois que tenant compte du contexte, la gendarmerie prendra toutes les dispositions au moment de trancher », dit-il. Non sans préciser : « Quand j’ai démissionné en respectant toute la procédure, on m’a placé  pour 60 jours en arrêt de rigueur. J’ai vu qu’on lui a infligé un arrêt de rigueur de 45 jours. Mais attention ! La demande est en train de suivre son cours. Ces 45 jours, c’est le taux du général. Le ministre ne s’est pas encore prononcé. Me concernant, le ministre avait requis 60 jours et on s’en est arrêté là puisque que le président de la République avait jugé : +comme il s’est engagé en politique, vaut mieux le laisser s’en aller+ ».

Revenant sur sa propre situation, il révèle que cela fait quatre ans que l’Etat l’empêche de décrocher un autre boulot, après avoir quitté l’armée. « On me poursuit partout, on essaie de me faire chanter. On fait tout pour m’empêcher de faire de la politique. Quand je dépose mon dossier quelque part pour avoir un emploi, on appelle pour décourager celui qui veut m’engager », déplore-t-il.